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Assemblée des Nations-Unies : l’heure d’une nouvelle élite africaine a-t-elle sonné ?

De plus en plus de chefs d’Etats et de gouvernement s’expriment sans ambages à la tribune de l’Assemblée Générale des Nations-Unies pour dénoncer les maux qui minent les relations internationales. A la 78ème session, certains ont saisi la perche pour s’exprimer sans complaisance. 

Il est top tôt de le dire mais le sujet est sur toutes les lèvres au lendemain des passages des dirigeants africains lors de la 78èmesession de l’assemblée générale. A la tribune des Nations-Unies, l’élite politique africaine a marqué les esprits. Une génération décomplexée qui s’est exprimée sans complaisance, ni langue de bois pour dénoncer les travers de la communauté internationale. Le colonel Mamady Doumbouya, le président de la transition guinéenne s’est mué en porte-parole des putschistes, en justifiant les coups d’Etat sur le continent. «(…) les vrais putschistes, les plus nombreux, qui ne font l’objet d’aucune condamnation, c’est aussi ceux qui manigancent, qui utilisent la fourberie, qui trichent pour manipuler les textes de la constitution afin de se maintenir éternellement au pouvoir. C’est ceux en col blanc qui modifient les règles du jeu pendant la partie pour conserver les rênes du pays. Voilà les putschistes les plus nombreux», indique-t-il.

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«La haute hypocrisie diplomatique», c’est le terme que le ministre d’Etat, ministre de la fonction publique du Burkina Faso, Bassolma Bazié a choisi pour dénoncer les relations internationales. «(…) la Cedeao, l’Union africaine et l’Onu doivent impérativement se muer en des organisations véritables des peuples en lieu et place de structures d’une minorité de chefs d’Etat. Elles ne doivent pas être utilisées et instrumentalisées pour déstabiliser des pays frères en assassinant leurs leaders. Ce n’est qu’à ce prix que la Charte de l’Onu et le droit international auront un sens», fin de citation. De telles sorties, il y en a eu plusieurs mais nous en tiendrons qu’à celles-là.

La reconnaissance, la souveraineté, la vraie, c’est que les Etats africains réclament. Et au moment où, la question de la souveraineté et des débats sur la démocratie se pose avec acuité, il y a donc lieu de s’interroger. Les militaires arrivés au pouvoir par les armes feraient-ils mieux que les hommes politiques ? Pourquoi l’occident, plus particulièrement la France est aujourd’hui de plus en plus contestée et la Russie paradoxalement acclamée ? Sans parti pris, nous estimons que chasser la France pour la Russie ne reviendrait-il pas à l’expression «déshabiller Paul pour habiller Pierre» ou résoudre un problème en créant un autre ?

Le vent de la souveraineté souffle certes sur le continent. Mais nous disons gare à l’euphorie. La vraie souveraineté du continent ne viendra ni de l’occident, ni de l’Orient pour paraphraser ce passage biblique. La souveraineté, la vraie, ne viendra que l’élite africaine, débarrassée de toute complaisance et qui traite les peuples d’Afrique sans divergences claniques, ethniques ou religieuses.

Stanyslas Asnan

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