N Djamena
Le Président de transition guinéen, le colonel Mamady Doumbouya, lors de la 78ème session ordinaire de l’assemblée générale des nations unies a fait un discours à fort relents panafricaniste, présentant une Afrique décomplexée.
Le colonel Mamadi Doumbouya, Président de transition et chef de la junte militaire du Comité National du rassemblement et du développement, au pouvoir en Guinée a fait ce 21 septembre, un discours qui restera dans les annales.
Du haut de la tribune des Nations Unies et devant le parterre de chefs d’Etat et de gouvernement du monde, le Président de transition guinéen s’en est pris aux discours paternalistes des puissances occidentales vis-à-vis de l’Afrique. On se croirait en face des activistes connus en la matière notamment, Kemi Seba ou Nathalie Yamb.
« Nous africains sommes fatigués, épuisés des catégorisations dans lesquelles les uns et les autres veulent nous cantonner. La population de l’Afrique est jeune, elle n’a pas connu la guerre froide, elle n’a pas connu les guerres idéologiques qui ont façonné le monde des 70 dernières années. C’est pourquoi nous trouvons insultant les cases, les classements qui tantôt nous placent sous l’influence des américains, tantôt sous celle des anglais, des français, des chinois, des russes et même des turcs. Nous ne sommes ni pros ni anti américains, ni pro ni anti chinois, ni pro ni anti français, ni pro ni anti russes, ni pro ni anti turcs. Nous sommes tout simplement pro africains ». Et le Colonel Doumoya de demander aux occidentaux d’arrêter de « faire la leçon » aux africains et de mettre fin à « cette infantilisation » qui a un effet négatif sur la jeunesse émancipée d’Afrique.
Ce changement de ton est salué un peu partout par la jeunesse africaine. Toutefois, la condescendance de l’occident à l’égard de l’Afrique ne date pas d’aujourd’hui. Quelle est la part des Africains eux-mêmes dans cette posture vis-à-vis de l’occident ? Quand certains chefs d’Etats africains eux-mêmes prêtent le flanc à ce jeu en se comportant comme des valets de l’occident, que dire ? On aurait voulu que le président Mamadi Doumbouya interpelle davantage ses pairs africains que l’occident qui est dans son rôle.
La reconquête de la dignité des Africains doit être l’affaire des africains eux-mêmes, en passant du discours aux actes. Et cela est possible !
Frédéric Mbaïdedji
