Vers l’envoi de troupes européennes en Ukraine ?

Le président français a brisé l’omerta. A l’ouverture de la conférence de soutien à l’Ukraine à Paris, en France Emmanuel Macron a appelé à un « sursaut » et n’exclut pas l’envoi de troupes occidentales sur le sol ukrainien à l’avenir.

Le sujet est resté tabou, du moins officiellement. Mais ce lundi 26 février, l’Elysée a brisé le silence devant les vingt-cinq chefs d’Etat ou représentants de gouvernements, en majorité européens réunis à l’Elysée. Sans langue de bois, le président français n’a pas exclu l’hypothèse de l’envoi de troupes occidentales pour prêter main forte à l’armée ukrainienne en grande difficulté ses dernières semaines dans la défense de son territoire.  S’il admet qu’il n’y avait pas à ce jour de consensus pour envoyer « de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol », il prévient qu’en « dynamique, rien ne doit être exclu ». « Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre », précise le locataire de l’Elysée.

L’Occident se trouve dans une situation qui nécessite selon Emmanuel Macron « notre sursaut à tous » qui « implique des décisions fortes » pour « faire plus » en soutien de Kiev face à la Russie. « Notre sécurité à tous est aujourd’hui en jeu » « Nous voyons, et tout particulièrement ces derniers mois, un durcissement de la Russie qui s’est (…) cruellement illustré avec la mort d’Alexeï Navalny », ajoute-t-il. Sur le front ukrainien, alerte-t-il, « les positions sont de plus en plus dures et nous savons aussi que la Russie prépare des attaques nouvelles, en particulier pour sidérer l’opinion ukrainienne ».

Malgré cette situation, Emmanuel Macron assure : « la Russie ne peut, ni ne doit gagner cette guerre ». Une condition sine qua none synonyme est nécessaire pour l’existence de l’Ukraine mais aussi « d’assurer [la] sécurité collective d’aujourd’hui et de demain » en Europe et en Occident, invitant à « la maîtrise de l’escalade ».

Acheter des armes en dehors des pays de 27 pour soutenir l’Ukraine

C’est une initiative du gouvernement tchèque. Pour faire face à la pénurie de munitions, notamment les obus d’artillerie, pour l’Ukraine, Prague a mis en place un plan consistant à acheter des armes et des munitions hors d’Europe. Le premier ministre tchèque assure que 15 sont prêts à rejoindre cette initiative sans pour autant les cités nommément. « C’est un message très fort envoyé à la Russie », estime Petr Fiala qui assure par ailleurs que son pays « ne se prépare pas à envoyer des soldats en Ukraine, personne ne devrait s’en préoccuper ».

D’ores et déjà, le premier ministre néerlandais a promis la contribution de son pays au plan tchèque à hauteur de « plus de 100 millions d’euros ». « Sur les munitions, il y a cette très bonne initiative tchèque qui consiste à acheter des munitions et des obus à travers le monde pour l’Ukraine », explique Mark Rutte.

Les ministres de la défense de l’Union Européenne vont présenter « dans les dix » prochains jours « un plan concret pour renforcer la capacité de commande des munitions pour soutenir l’effort de guerre du peuple ukrainien ».

Stanyslas Asnan