Revue de presse de la semaine du 27 mai au 1er juin 2024

Cette semaine, nos confrères font focus sur la composition du premier gouvernement de la Ve République formé le 27 mai 2024 et dirigé par le nouveau Premier ministre Allah Maye Halina.

« La composition du nouveau gouvernement est dévoilée », annonce le journal Le Pays. « Un gouvernement resserré de 35 membres », précise le quotidien Le Progrès. Il comprend 25 ministres titulaires, 2 ministres délégués et 8 secrétaires d’Etat », détaille l’hebdomadaire Abba Garde. Notre confrère remarque que 8 femmes seulement font partie de cette nouvelle équipe, soit un pourcentage de 20%. Cela met fin à des fausses promesses faites, s’agissant de la représentation des femmes, pendant la campagne électorale. « Dans ce nouveau gouvernement, signale la revue Tchad et Culture, l’on retrouve 60% des personnalités de l’équipe précédente ». Donc, « rien de nouveau », constate le journal Ialtchad. C’est « du pareil au même », écrit aussi à sa Une Abba Garde. Ce sont ceux-là mêmes, des hommes et des femmes de haute perversité politique, qui ont si mal entouré son père, que Mahamat Idriss Déby Itno a fait appel dans son gouvernement. Ils ne feront autrement que de le conduire dans le fossé, éclaire notre confrère.

Cependant, relève La Voix, les suppôts de Satan à l’œuvre pour la répartition du gâteau national, en l’occurrence Mahamat Zen Bada, Saleh Kebzabo et Laoukein Kourayo Médard, sont assommés. Pour cause, explique Abba Garde, le décret nommant les membres du 1^er gouvernement de la Ve République a royalement ignorés ces trois ténors de la coalition « pour un Tchad uni ». De plus, décortique le journal, la composition de cette nouvelle équipe fait aussi l’impasse sur la géopolitique si chère au pouvoir des Déby permettant de dissiper des frustrations politiques. Néanmoins, temporise L’Observateur, ce premier gouvernement n’est qu’un ballon d’essai, en attendant le prochain remaniement qui prendra en compte certains membres des bureaux de soutien ainsi que ceux de la coalition. D’ici là, « la redistribution va continuer à différents niveaux dans l’administration publique, les organismes sous tutelles et les entreprises publiques. Reprendra alors la gabegie, chacun voulant se servir sur la bête pour les efforts consentis lors de la campagne électorale », renforce le journal Le Pays

En tout cas, ce coup de massue, administré aux membres de la coalition, n’est que le résultat d’un lamentable et évident échec de l’alliance, constituée de 231 partis et micro-partis politiques, sur le terrain électoral, analyse Abba Garde.

D’après N’Djaména hebdo, « les vrais résultats de la présidentielle du 6 mai 2024 n’ont pas milité en faveur du candidat Mahamat Idriss Déby Itno. Des fiches des résultats (vrais résultats) collectées dans tous les bureaux de vote par les services secrets de la police et envoyées à leur hiérarchie, ont révélé que les résultats proclamés par l’Agence nationale de gestion des élections (Ange) puis par le Conseil constitutionnel ne sont pas en phase avec ceux de la police, argumente notre confrère. D’ailleurs, l’information a fuité et atterri dans la boite mail de certaines institutions internationales en place à N’Djaména. Les services de cybercriminalité ont mis aux arrêts le présumé auteur du forfait, dont le lieu de sa détention tenu secret, explique N’Djaména hebdo qui interpelle du coup ceux à qui il a rendu ce service d’intervenir pour sa libération.

Bien élu ou mal élu, il faut tourner la page. Il faut penser résolument à l’avenir du Tchad, à son développement et au bien-être de toute la population, si l’on entend gouverner ce pays, conseille N’Djaména hebdo. Donc, en clair, le peuple tchadien devra supporter encore cinq ans le système qui le tient en laisse depuis 1990. Malheureusement, rien n’est gagné à cause de la crise de légitimité ayant entachée la victoire de Mahamat Kaka, insiste le journal Le Pays.

Alphonse Dokalyo