N Djamena
Le scrutin présidentiel du 06 mai prochain sur fond de crise socio-politique a marqué l’actualité traitée par les journaux tchadiens de la semaine.
« Élection présidentielle, hypothétique ». C’est la machette du journal Abba Garde. D’après ce journal, « Kaka et son Premier ministre Succès Masra conviennent du report des élections, mais personne ne veut prendre la responsabilité de le déclarer ». Et pour cause, explique notre confrère, Kaka tente de se battre comme un beau diable pour obtenir des partenaires le financement de cette élection, mais ces derniers doutent de sa capacité à tenir les manettes du pouvoir.
Mais, « la campagne présidentielle démarre le 14 avril », nous informe le journal Le Pays qui bat ainsi en brèche l’incertitude d’Abba Garde. Et puis, le corps électoral est convoqué par décret à prendre part au scrutin du 06 mai 2024, renforce notre confrère. Mais, sans attendre le délai fixé, certains candidats font déjà des affiches de campagne, révèle le Journal du Tchad. D’ailleurs, argumente notre confrère, l’Agence nationale de gestion des élections a rappelé à l’ordre ces candidats sans pour autant les nommer. Ce qui fait dire au candidat Pahimi Padacke Albert que l’ANGE du MPS a peur d’indexer clairement le président de Transition Mahamat Idriss Deby et son Premier ministre Succès Masra, coupables de violation de la loi électorale », rapporte le Journal du Tchad.
A l’allure où le processus électoral est conduit, la leçon sénégalaise sera récitée par le Tchad ? D’après l’hebdomadaire Le Citoyen, il serait difficile, parce que le Tchad est clivant. De plus, relève cet hebdomadaire, « les intellectuels tchadiens usent de leur matière grise pour détourner les résultats des élections ». Certes, le Tchad n’est pas le Sénégal, mais l’ardent désir de changement est si forte que plusieurs observateurs se sont laissés tenter par une comparaison entre ce qui s’est passé au pays de la Téranga et ce qui attend le pays de Toumaï, rapporte l’éditorialiste du journal Le Pays. « Le dispositif administratif et électoral en place est totalement dévolu au président de transition. Chose qui fait croire que le scrutin du 6 mai ne sera qu’une mascarade pour poursuivre le règne de la dynastie Déby. Mais ne nous méprenons pas. Qui croyait il y’a deux semaines que le tandem Sonko-Diomaye, sortis de la prison de Cap Manuel, allait surprendre les prévisions pour se retrouver sur le perron du palais présidentiel ? L’intense désir de changement du peuple sénégalais est le nœud gordien de la victoire des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF), le parti de Sonko. C’est ce sentiment de changement de règne et d’alternance qui s’exprimera dans les urnes et la volonté populaire s’imposera à l’Ange et au Conseil constitutionnel, bref au système en place au Tchad, fait croire le journal Le Pays.
La population tchadienne vit « l’enfer sur terre », écrit à sa Une, l’hebdomadaire N’Djaména Hebdo qui informe que depuis plusieurs semaines, les Tchadiens baignent dans la canicule sans électricité. Ainsi, « fuyant la forte la chaleur, les N’Djaménois se déversent en grand nombre au bord du fleuve pour se rafraichir. Conséquence, ils sont victimes de noyades, vols et agressions au fleuve », renseigne le quotidien Le Progrès. Si cela ne suffisait pas, relate le quotidien, les ménages font face à la hausse des prix des denrées, à l’approche de la fête d’Aïd el-Fitr. Dans tout cela, l’Etat reste impuissant face à l’insécurité», grommelle N’Djaména Hebdo.
Alphonse Dokalyo
