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Présidentielle tchadienne: après le scrutin les regards vers l’ANGE

Les Tchadiens se sont rendus dimanche 5 et lundi 6 mai 2024 aux urnes pour élire un président de la république. Long a été le chemin.

Long chemin, mais surtout un chemin parsemé d’embûches. Il a fallu se parler, se faire confiance, signer des accords de non-agression, permettre le retour au pays d’exilés. Une péripétie qui a conduit les acteurs de la vie politique tchadienne à Doha, au palais des arts et de la culture, à Kinshasa. Finalement une nouvelle Constitution est née, laquelle a permis la convocation du corps électoral.

Tout ceci visait un seul but, le retour à l’ordre constitutionnel

Oui après la période de transition suite à la tragique disparition du Maréchal Idriss Déby Itno, un certain 21 avril 2021. Depuis cette maudite date, le Tchad était en transition politique dirigée par les militaires qui s’étaient résolus à prendre le pouvoir contre la volonté d’une bonne partie de la communauté nationale et même internationale. En tout cas, depuis 2021 le Général Mahamat Idriss Déby Itno a été installé au palais Toumaï. On l’a dit, le chemin était long et périlleux, puisqu’il y a eu beaucoup de victimes dont des morts pendant cette transition. Aboutir aujourd’hui à une élection présidentielle avec peut-être l’élection d’un président choisi par les Tchadiens serait déjà rendre hommage à tous ceux qui sont morts parfois à cause de leur engagement en faveur de la démocratie au Tchad. Beaucoup pensent, en effet, que ce qui est possible ailleurs est bien possible au Tchad.

Après l’élection, il faudra attendre le verdict des urnes ?

Dès la fermeture des urnes ce lundi 6 mai à 17h, les Tchadiens sont entrés dans une nouvelle phase de ce processus électoral : l’attente des résultats. Oui, il faudra être patient puisque, seule l’Agence nationale de gestion des élections ANGE, a autorité pour publier les résultats issus des urnes. Désormais les regards se tournent vers cet organe. Il a une lourde responsabilité. Le bonheur comme le malheur des Tchadiens peut venir de l’ANGE. On l’a vu dans d’autres pays, la source des crises post-électorales provenaient des erreurs de l’organe en charge de l’organisation des élections. Ou bien il a publié trop vite les résultats ; ou bien il a dépassé le temps prévu par le code électoral avant de publier les résultats. Que ce soit l’un ou l’autre cas, les électeurs peuvent interpréter dans un sens comme dans l’autre. Publier les résultats trop vite, on lui reprochera d’avoir publié des résultats établis d’avance ; si elle dépasse le délai on lui reprochera de falsifier les vrais chiffres. Ainsi les citoyens peuvent mal interpréter la rapidité ou la lenteur. Ceci entrainant cela, des suspicions de manipulations des données peuvent naître. A partir de là, une crise peut naître. Voilà pourquoi les Tchadiens doivent garder la même sérénité qui a prévalu jusqu’au moment où nous parlons et continuer à faire confiance à l’ANGE. Mais la confiance se méritant, l’ANGE doit aussi publier les seuls chiffres sortis des urnes ! Autrement de l’ANGE, on l’appellera DEMON !

Pierre Boubane

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Par : Boutros

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