Présidentielle 2024 : Moundou assiégée après le résultat provisoire

Trois jours après la tenue du scrutin présidentiel du 06 mai 2024,  la proclamation des résultats le 9 mai sème la panique au sein de la population civile à Moundou, la ville faisant l’objet d’un siège militaire.  

Depuis la soirée du 09 mai jusqu’à maintenant, des armes lourdes défilent à travers la ville de Moundou. Les citoyens s’inquiètent pour leur sécurité et celle de leur progéniture sur le chemin de l’école. Pas de cours à Moundou ce vendredi 10 mai 2024.

C’est depuis 18 heures du jeudi 09 mai 2024 que la ville de Moundou, considérée il y a longtemps comme le bastion de l’opposition, est assiégée par des véhicules militaires très impressionnants en provenance de N’Djamena. Ces colonnes militaires ont campé d’abord au gouvernorat en construction au quartier Bélaba, dans le premier arrondissement, avant de se déverser dans les coins stratégiques de la ville.

Après les résultats rendus officiels ayant proclamé la victoire du candidat de la coalition pour un Tchad uni, Mahamat Idriss Deby Itno, candidat à sa propre succession, des tirs d’armes de tous calibres ont commencé à retentir dans tous les coins de la ville de Moundou, ainsi que dans les départements de la province du Logone occidental. Ces tirs ont surpris les paisibles citoyens qui ignoraient la proclamation des résultats de cette élection. Des balles perdues ont causé d’énormes dégâts matériels au sein de la population : les toits de maisons et les objets précieux endommagés.

Dans la matinée de ce vendredi 10 mai, les tirs se poursuivent dans certains quartiers de la ville. Les ronds points et les carrefours sont pris d’assaut, laissant ainsi les parents d’élèves dans l’inquiétude totale. C’est pourquoi ce vendredi est une journée sans école à Moundou. L’on se croirait en situation de ville morte, même si de l’autre côté, la fête continue.

Les portraits de campagne des opposants sont arrachés et les portes des bureaux de soutien de ceux-ci défoncées. Beaucoup d’observateurs de la société civile se demandent : « Comment cela va-t-il se terminer ?» D’autres prient pour que Dieu préserve le Tchad de tout mal !

Appolinaire de Baïdjé