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La place du journaliste n’est pas en prison

Notre confrère congolais Stanis Bujakera, responsable du site « Actualié.cd » et correspondant de « Jeune Afrique » croupit à la prison centrale de Makala, à Kinshasa suite àla publication d’un sur la mort d’un opposant. Les autorités congolaises l’accusent de « propagations de fausses informations ».

« Faux en écriture, falsification des sceaux de l’État, propagation de faux bruits, transmission de messages erronés et contraires à la loi » : ce sont les charges retenues contre Stanis Bujakera Tshiamala qui a déjà passé plus d’un mois à la prison centrale de Makala, à Kinshasa, en République Démocratique du Congo (RDC). Au cœur de cette affaire, publication d’un non signé en date du 31 août dernier dans les colonnes de Jeune Afrique, dans lequel, notre confrère met en cause les renseignements militaires dans le meurtre de l’ancien ministre et opposant Chérubin Okende. Il se base sur une note des services de renseignements civils qualifiée par les autorités de « contenu fallacieux » pour rédiger cet article. Arrêté depuis le 8 septembre, notre confrère risque jusqu’à dix ans de prison.

Au-delà des irrégularités relevées par la défense, nous estimons que, si les informations relayées par notre confrère sont fausses, le gouvernement congolais ne ferait-il pas mieux de demander un droit de réponse ? L’interpellation de Stanis Bujakera, qui est l’un des journalistes les plus suivisde Rdc, à trois mois et demi de la présidentielle, ne serait-elle pas une manœuvre d’intimidation, non seulement des journalistes, mais aussi de toutes les voix discordantes ?

Nous admettons volontiers que le journaliste n’est pas au dessus de la loi, mais delà à l’incarcérer alors qu’on a d’autres voies de recours en matière de délit de presse, relève d’une grave atteinte à la liberté d’expression. Faudrait-il rappeler au président congolais Félix Tshisekedi qu’on ne peut prétendre « défendre » la liberté de la presse et incarcérer les journalistes. N’avez-vous pas déclaré solennellement Monsieur le président le 3 mai dernier, à l’hôtel Fleuve Congo devant le monde entier je cite : « la liberté de la presse est vitale pour la consolidation de la démocratie ». L’on ne peut faire une chose et son contraire à la fois.

Il est temps pour le gouvernement congolais de rectifier le tir et surtout au président Félix Tshisekedi de prouver au monde entier qu’il est un homme de parole. Comme le dit quelqu’un, « la démocratie ne se décrète pas, elle se prouve, et s’éprouve, et la liberté de la presse en est l’une des composantes essentielles, la condition sine qua non sans laquelle tout le reste n’est que posture ».

Stanyslas Asnan

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