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« Je suis très heureux car, l’arbre que nous avons planté pousse très bien » : Diguimbaye Georges

C’est le témoin oculaire de la création du Centre d’étude et de formation pour le développement (Cefod) en 1967 qui revient sur ses pas après plusieurs années en dehors du pays. Le tout premier Président du Conseil d’administration (Pca) du Cefod, Diguimbaye Georges est l’un des pères fondateurs de cette prestigieuse structure qui a formé et qui continue de former des cadres tchadiens. Comment était le Cefod d’hier, quel regard porte-t-il sur son bébé, Diguimbaye Georges livre son regard sur le Cefod d’hier et celui d’aujourd’hui. Interview

Monsieur Diguimbaye Georges, vous êtes l’un des pionniers de la création du Centre d’étude et de formation pour le développement (Cefod) et le tout premier Président du Conseil d’administration de ladite association en 1967. Dites-nous les raisons qui vous ont poussés, vous et les autres dont le père Robert Langue à créer le Cefod, un creuset de formation ?

A l’occasion des examens de baccalauréat en 1966, nous avons observé que la plupart des copies tchadiennes étaient pleines de lacunes. Les jeunes ne connaissaient pas l’histoire et la géographie de leur pays. Nous nous sommes dit qu’on ne peut pas faire le développement d’un pays quand les hommes qui sont concernés ne connaissent pas leur propre pays. Devenu le tout premier planificateur du Tchad et enseignant de formation, il fallait allier tout cela pour que les cadres Tchadiens soient au courant de l’histoire de leur pays, des possibilités de développement de leur pays et tout ce qui fait le bon citoyen tchadien. Alors, je me suis penché sur le programme.

Comment était le Cefod dans ses premières heures ?

Il y a deux bâtiments. La salle dans laquelle nous nous trouvons actuellement (Ndlr : salle numéro 14, juste à l’angle de la réception du Cefod) et l’amphithéâtre. Avec le père Langue, nous avons estimé qu’il fallait voir beaucoup plus loin. Nous avons pensé que le Cefod sera un institut appelé à connaitre d’autres développements. Et aujourd’hui, je peux dire que nous n’avons pas eu tort.

Quelles étaient les missions assignées aux pères fondateurs du Cefod ?

D’abord, nous voulons nommer le Cefod, Université populaire mais à l’époque, cela allait blesser certaines oreilles (sourire). Parce que quand on parle d’université populaire, on parle du socialisme et du communisme. C’est pour cette raison que nous avons décidé de le nommer Centre d’étude et de formation pour le développement (Cefod). Ce qui laisse le champ à beaucoup de possibilités.

Après plus de cinquante ans d’existence, quels sentiments vous habitent aujourd’hui, vous, le tout Président du Conseil d’administration (Pca)?

Je suis très content de l’évolution du Cefod parce qu’il y a beaucoup de branches et de disciplines qui ont été créées et cela se poursuit jusqu’à présent. Et c’était d’ailleurs le but du Cefod. Tout le monde qui entre ici trouve son compte. Que vous soyez un administrateur, un juriste, un paysan ou commerçant, il faut que vous trouviez ici au Cefod ce qui vous manque. Et je crois que la promesse est tenue.

 

 

 

 

 

Je suis très heureux de me retrouver ici car, l’arbre que nous avons planté pousse très bien. Je dis bon vent au Cefod.

Etes-vous donc fier de votre bébé ?

 Le bébé n’est pas encore vieux mais il est déjà majeur est c’est très bien comme çà (sourire).

Quel conseils donneriez-vous à la jeunesse tchadienne, vous qui êtes un témoin de l’historie du Tchad ?

Pour être un bon citoyen, il faut débord connaitre son pays. Il faut vous former et vous informer de tout ce qui se passe dans le pays. C’est dommage que les Tchadiens ne laissent pas beaucoup d’écrits, et cela est un mal qu’il faut guérir. Je demande aux jeunes de lire, d’apprendre, et cela, à tout âge. Donc, des jeunes gens ne doivent pas se compromettre en se disant bon je suis vieux ou j’ai réussi. On apprend à tout âge.

Votre mot de la fin en termes de défi pour l’avenir du Cefod

Je ne connais pas assez les membres de l’administration du Cefod mais je crois qu’ils sont sur la bonne voie. Ils innovent et sont à jour de l’évolution ou des nouveautés du monde : l’internet, les médias. A l’époque, nous n’avons pas tout cela. C’est très important et il faut qu’ils (Ndlr : les membres de l’administration du Cefod) continuent sur cette lancée.

Il faut plus tard, créer des sections techniques comme l’économie agricole, l’économie de l’élevage, car l’agriculture et l’élevage sont quand même les deux mamelles de l’économie de notre pays. Je leur souhaite bon vent parce qu’ils sont dans la droite ligne de ce que nous-mêmes voulions faire. On est très content, on les félicite pour ce qu’ils entreprennent pour cette maison. Notre souhait, c’est que même si les directeurs changent, que le Cefod reste le même !

Propos recueillis par Stanyslas Asnan

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Stanyslas ASNAN

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