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Haïti : la veuve du président Jovenel Moïse accusée d’avoir participé à son assassinat

L’ex-première dame haïtienne, Marie Étienne Martine Joseph Moïse, est accusée par la justice de son pays d’avoir participé à l’assassinat de son mari, le président haïtien Jovenel Moïse. C’est ce que révèle l’ordonnance d’un juge d’instruction.

L’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse n’a pas fini de révéler tous ses secrets. Alors qu’une quarantaine de personnes dont des personnalités proches du couple présidentiel (l’ancien Premier ministre par intérim, Claude Joseph) étaient citées dans ce meurtre, l’ordonnance du juge d’instruction vient jeter un pavé dans la mare. Les conclusions de Walther Wesser Voltaire révèlent des «indices graves, suffisants» et des «charges concordantes» contre Marie Étienne Martine Joseph Moïse, la veuve de l’ex-président haïtien Jovenel Moïse. D’après l’ancien secrétaire général du palais national, Lyonel Valbru interrogé dans le cadre de ce dossier, l’ex-première dame s’était rendue au Palais National deux jours avant l’assassinat pour emporter un tas d’objets sans pour autant donner plus de détails. Un déménagement qui aurait duré près de cinq heures.

Autre hic, le juge trouve peu convainquant l’argument de la première dame, au lendemain des faits, selon lequel elle se serait réfugiée sous le lit pour échapper à l’attaque. «Tel que ce meuble est fabriqué, même un rat géant dont la taille mesure entre 35 et 45 centimètres ne peut accéder au-dessous duquel pour s’y cacher», indique le document. Tout comme de nombreux autres inculpés, l’ex-première dame est déférée par devant un tribunal criminel pour son implication présumée.

L’ex-président haïtien a été tué dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021 par des mercenaires alors qu’il était encore au lit. Au moins 44 personnes ont été arrêtées dans le pays dans le cadre de ce dossier. En dehors des frontières de Haïti, onze inculpations sont enregistrées par la justice américaine dont cinq ont plaidé coupables. Dans cette ordonnance de 122 pages qui permet d’identifier nommément les cerveaux de l’assassinat de l’ex-président, le juge exige le renvoi devant un tribunal pénal de la veuve du président, ainsi que la cinquantaine d’autres inculpés. Mais d’ores et déjà, certains inculpés renvoyés au criminel ont interjeté appel, suspendant de facto l’ordonnance du juge jusqu’à la décision de la Cour d’appel. Un assassinat a plongé le pays des Caraïbes qui est déjà fragilisé par le tremblement de terre du 12 janvier 2010, dans une confusion totale. Le pays se trouve aujourd’hui sans députés, ni sénateurs, ni même président.

Stanyslas Asnan

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