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DNIS : le jeu en valait-il vraiment la chandelle ?

Dès l’annonce de la mort brutale du Maréchal Idriss Déby Itno, toutes les voix se sont élevées comme pour dire : « Enfin, on peut repartir sur de nouvelles bases ! » Les nouvelles autorités ont également montré des signes rassurants que le Tchad peut repartir sur de nouvelles fondations, bien solides, en vue de l’amorce d’un véritable développement. Les partenaires bilatéraux et multilatéraux y ont cru et se sont donné à fond pour aider les Tchadiens à retrouver le sourire sur leur terre.

L’appui multiforme des partenaires dès les premières heures de la période de transition a convaincu nombre de Tchadiens à tenir la main tendue par le Président du Conseil Militaire de la Transition. Des activistes et opposants politiques ont, tour à tour, regagné le bercail. Grâce à la médiation du Qatar, cinq mois d’âpres négociations ont permis à 43 formations « politico-militaires » de regagner le pays. Et de participer au Dialogue National Inclusif et Souverain, convoqué le 20 août 2022. Les célébrations des retrouvailles prouvent à suffisance que les Tchadiens souffraient dans leur chair et leur âme de leur séparation forcée.

D’autres Tchadiens, sceptiques, ont souhaité être rassurés sur certains points de discussion avant de s’engager au Dialogue. Cela, en protestation contre les conditions de prise pouvoir par le Conseil Militaire de la Transition (CMT) à l’annonce du décès du Président nouvellement réélu, Idriss Déby Itno, à la présidentielle du 11 avril 2021. Ce Conseil militaire de Transition présidée par un des fils du défunt avait tout pour inspirer méfiance. Bien qu’annonçant n’être là que pour assurer la sécurité du pays et conduire une transition qui doit déboucher sur des élections libres et transparentes, rien ne rassure sur les conditions d’organisation de ces scrutins. Ces mêmes appréhensions ont amené nombre de participants au Dialogue National Inclusif à se retirer des travaux à la lumière de la méthode avec laquelle les débats sont menés, les décisions prises, et certaines thématiques contournées.

Ce 28 septembre, tout le monde est fixé : la Transition sera prorogée de deux ans, le PCMT va se présenter au moins deux fois aux prochaines élections présidentielles, la forme de l’Etat sera soumise à référendum, la Charte de la Transition sera retouchée, le mandat présidentiel de 6 ans renouvelable une seule fois sera inviolable, le Conseil national de Transition accueillera de nouveaux membres, l’âge optimal du candidat à la présidentielle est fixée entre 35 ans et 70 ans, etc. Des conclusions presque connues d’avance par certains analystes. Au regard des moyens colossaux déployés pour la tenue de ce Dialogue National Inclusif et Souverain, la moisson paraît bien maigre. Mais au moins, ce forum a le mérite de clarifier les intentions cachées ou redoutées par les protagonistes politiques. Le reste, c’est dans l’application des résolutions qui sortiront au final.

Une nouvelle ère se lève donc sur le Tchad où « plus rien ne sera comme avant ». Au CEFOD, nous croyons que les changements au sein des institutions participent de la dynamique de celles-ci à s’adapter aux exigences de l’évolution. Après près de six années à la tête du département, je passe la main à Monsieur Mbaïdedji Djénodji Frédéric qui assurera, à compter du 1er octobre 2022, la direction du département « Editions et Média » qui porte désormais la dénomination « Communication et Médias ». Bon vent à lui !

Nestor H. Malo

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Nestor HINYANDIGUIM MALO

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