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Commune de Moundou: la crise de succession persiste !

Le 19 septembre dernier le Conseil municipal de Moundou a été dissout pour des manquements graves constatés, indiquent des sources locales. Il faut dire que la ville de Moundou traverse une crise qui ne date pas d’aujourd’hui. Retour sur un feuilleton qui nous permet de tirer quelques leçons!

Les problèmes ont commencé à partir de la participation du Maire au Dialogue national inclusif et souverain, puis s’est accentué avec son entrée dans le gouvernement post-DNIS. Laoukein Kourayo Médard a, en effet, accepté le portefeuille ministériel de la Transformation agricole. Apparemment, cette adhésion est mal perçue par certains Moundoulais qui dénoncent une transhumance politique. Depuis lors, on note une instabilité à la tête de la ville. La question de sa succession défraie la chronique. Ce qui se passe à la mairie de Moundou est qualifié par certains de jeu de ping-pong. Et ce jeu de ping-pong concerne le Mouvement patriotique du salut MPS et les leaders de l’Alliance le Cheval Blanc. Pendant que ce spectacle désolant se joue c’est un manque à gagner pour les contribuables et la ville qui subissent les conséquences, Justine. Des Moundoulais formuleraient déjà le souhait d’interpeller le Président de Transition, le Gal Mahamat Idriss Deby Itno d’intervenir, afin de trouver une solution idoine à cet état de fait qui n’a que trop duré, indiquent des sources citées par nos confrères de Sud-Echos.

 Quels enseignement tirer de cette situation ?

Deux leçons à tirer: La Première, à Moundou comme ailleurs, les populations tolèrent de moins en moins la transhumance politique ou, tout simplement, certaines alliances qui sont ressenties comme une trahison. Pour le cas de Moundou, des Moundoulais estiment que la décision de leur ex-maire d’entrer dans le gouvernement de transition est un cas de trahison.

La deuxième concerne le dauphinat qui n’a jamais fonctionné au Tchad et, plus largement, en Afrique pour plusieurs raisons. Le dauphinat, Justine, c’est tout simplement le fait que le chef d’un parti désigne son successeur en cas de vacance du poste. Le risque est grand de se faire renverser par celui-ci dans son impatience de prendre la place du père fondateur. Figurez-vous les coups d’Etat militaires que beaucoup décrient ne sont pas l’apanage des militaires. Même au sein des appareils politiques, les destitutions existent. Du coup, les « leaders historiques » des partis politiques ne veulent pas nommer un dauphin au risque d’être chassé du parti qu’ils ont eux-mêmes fondé. Ils préfèrent rester le plus longtemps possible à la tête du parti. Mais même là encore certains leaders historiques ont été poussés vers la sortie. Ici chez nous, l’année dernière, il y a eu du bruit au sein du parti de Ngarleji Yorongar. On a tenté de le destituer. Il a essayé de résister comme il a pu. A la mairie de N’Djaména, vous vous rappelez sans doute, l’ex-maire Ali Haroun a été remplacé dans des circonstances assez singulières. Lui aussi avait tenté de résister, mais son adjointe a été élue par les conseillers municipaux. Si nous allons un peu plus loin, je peux vous citer l’exemple de la Cote d’Ivoire avec le Front populaire ivoirien FPI où le père fondateur, Laurent Gbagbo a, quasiment, été poussé à la porte par Pascal Affi Ngessan qui était en quelques sorte, le numéro 2 ou 3 du parti. Le très charismatique Gbagbo a été obligé de créer un nouveau parti politique.

Avantages et inconvénients de désigner un dauphin ?

Les avantages. Le principal c’est que si le dauphin est patient, en cas de vacances du poste pour diverses raisons (décès ou renonciation du président fondateur du parti), le parti peut éviter les querelles de leadership et ainsi garder son unité. On évitera au parti l’implosion. L’inconvénient, c’est ce risque comme on l’a dit, que le dauphin soit impatient. Et qu’il veuille diriger le parti aujourd’hui et maintenant. Dans ce cas, on l’a dit encore, il peut perpétrer un putsch au sein du parti. C’est la peur des leaders historiques car on a vu dans la plupart des cas la chute des leaders politiques a été orchestré par leur bras droit.

Pierre Boubane

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Par : Boutros

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