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Victimes du 20 octobre : entre guerre des chiffres et leçon de vie !

Les événements du 20 octobre ont endeuillé tout le Tchad. C’est toujours l’incertitude sur le nombre exact des morts de ce jeudi noir. Quelle leçon de vie peut-on tirer de cette tragédie humaine ?

Plus jamais une telle tragédie humaine dans notre pays ! Parce qu’au fond, depuis ces événements vécus, chaque entité va de son décompte macabre qui évolue selon ses sources. Détenteur de tous les pouvoirs et disposant des moyens humains et techniques qualifiés, le gouvernement a, dans un premier temps, dénombré 50 morts et 300 blessés. Il y a un peu plus d’une semaine, toujours s’appuyant sur les différents services de l’Etat, le ministre de la communication porte-parole du gouvernement a revu le bilan de 50 tués, à la hausse. Ils sont désormais 73 personnes à avoir perdu la vie le 20 octobre.

L’opposition, celle portée par Les Transformateurs, n’a jamais donné un chiffre absolu. Elle a toujours parlé de centaines de morts. Mais combien sont-ils au total ? Plus de 100, plus de 200… etc. La Commission Nationale des Droits de l’Homme, CNDH en sigle, vient, elle, de publier son rapport, jeudi 23 février.  La CNDH annonce 128 morts. Finalement, qui croire ? Loin de nous l’idée de taxer telle ou telle organisation d’imperfection dans les enquêtes pour faire la lumière sur ce qui s’est passé. Car qui pourrait en être capable dans le chaos général qui a régné ce jeudi 20 octobre et les jours suivants ? C’est, d’ailleurs, à saluer l’effort de ceux qui ont enquêté ; saluer également le courage de ceux qui ont accepté de témoigner, parfois au risque de leur vie.

Des personnes qui meurent parce que victimes d’une catastrophe naturelle comme le tremblement de terre qui a frappé la Turquie et la Syrie et qui a fait plus 40 mille morts, on s’incline. Car comme l’a écrit la romancière Mariama Bâ, « On ne prend pas de rendez-vous avec le destin. Le destin empoigne qui il veut, quand il veut ». Mais des vies arrachées brutalement au cours d’affrontements fratricides, c’est écœurant, déroutant et voir même révoltant.

Au demeurant, qu’ils soient 50, 73, 128 ou 200 morts, peu importe le nombre, il faut reconnaitre qu’il y a eu des morts ! Une seule vie perdue dans ces conditions c’est déjà une grande perte. Jamais des compatriotes n’auraient dû mourir sous les balles d’autres compatriotes. Au-delà de ce qu’on pourrait considérer comme une bataille des chiffres, l’heure est plutôt à un examen de conscience individuel mais aussi collectif. Que l’on soit de tel ou tel bord politique, c’est à chacun de tirer les leçons de cette tragédie humaine qui continue à faire couler beaucoup d’encre et de salive. En tant que Nation, nous devons œuvrer ensemble pour reconstruire l’unité nationale sans cesse fragilisée par les conflits internes et les guerres de succession. Comme le dit un proverbe africain « seul on va vite, mais ensemble on va loin ».

Pierre Boubane

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Par : Boutros

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