La ministre en charge des transports et de la sécurité routière, Fatimé Goukouni Weddeye, a lancé le 29 septembre dernier, en présence du Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo, le nouveau code de la route tchadien. Ce nouveau code de la route avait été adopté depuis le 24 août 2017.
52 ans, c’est exactement l’âge de l’ancien code de la route devenu caduc à compter du 29 septembre dernier. Le nouveau code de la route qui entre en vigueur à partir du 20 octobre 2023 prend en compte les panneaux de signalisation, la détention du permis de conduire, l’état des véhicules, l’interdiction de l’utilisation du téléphone au volant, l’obligation du port du casque pour les motocyclistes et de la ceinture de sécurité, le respect du sens giratoire aux ronds points, la protection du patrimoine routier, etc. C’est beau, tous ces amendements ou innovations.
Cependant, certaines questions se posent. Un nouveau code de route pour quelle route ? La population tchadienne en majorité analphabète, mais surtout certains citoyens qui foulent aux pieds les règles élémentaires de vie en société, feront-ils leur ce code ? Nos policiers seraient-ils dissuadés par un mécanisme quelconque d’abandonner leurs pratiques peu orthodoxes ? Ceux qui en ont la volonté, auront-ils les moyens suffisants pour réprimer les contrevenants ?
Ces questions se révèlent comme des défis aux autorités chargées d’appliquer ce nouveau code. Défis d’éducation citoyenne en termes de sensibilisation et de formation. Défis quant à la répression des actes des policiers véreux qui excellent dans des pots-de-vin.
Pour une meilleure application du code de la route, il faut avoir des routes. Le Tchad en a-t-il qui répondent aux normes internationales ? Pas de panneaux de signalisation, pas de feux tricolores, ni de passages cloutés, ni de chaussées et que sais-je encore ? De ce fait, le code de la route seul ne suffit pas. Il faut tout un package : construire des routes qui répondent aux standards internationaux, installer et ce, dans tout le pays, des panneaux de signalisation, former et sensibiliser les populations mais aussi des agents de la Brigade de la circulation routière (Bcr) sur le respect des dispositions contenues dans ce code et, au passage, réprimer sévèrement s’il le faut, tous les contrevenants, sans exception ! Sans quoi, ce code, comme de nombreux autres textes dans d’autres domaines, ne servira qu’à duper les partenaires. Car, la sécurité routière est une question de sécurité publique.
Stanyslas Asnan