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Tueries dans le Logone: le Fact parle des « violences planifiées » par la junte, l’Umalect exige l’arrêt immédiat des massacres

Dans un communiqué de presse, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad qualifie les exactions dans la province du Logone oriental de « violences nourries et planifiées par la junte militaire ». L’Union des mouvements et associations des laïcs de l’église catholique au Tchad parle dans un autre communiqué d’une « instrumentalisation de conflits locaux pour permettre aux allogènes de dominer les autochtones ».

Dans l’extrême sud du Tchad, dans la province du Logone oriental, les jours passent et se ressemblent depuis plus d’un mois. Des villages sont constamment attaqués par des hommes armés tuant hommes, femmes, enfants et emportant sur leur passage des bœufs d’attelage. Si le gouvernement attribue ces massacres à des groupes de «bandits» qui infiltrent le pays depuis le territoire centrafricain, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (Fact), le groupe rebelle qui est officiellement à l’origine de la mort du défunt Maréchal parle des «violences nourries et planifiées par la junte militaire». Ces violences perpétuelles contre la population de cette zone du pays, ne sont pas, selon le secrétaire général fédéral du bureau Fact-Europe des «conflits éleveurs/agriculteurs, ni intercommunautaires comme veut nous les faire croire la junte». Tout en exprimant sa «profonde indignation», Ahmat Brahim dénonce des «massacres odieux et barbares sur des paisibles populations» et attribue la responsabilité des massacres aux autorités de transition. «La prolifération des armes, le clientélisme, le népotisme et l’impunité prônés par le régime précédent et celui-ci nous laissent conduire dans cette situation si ténébreuse que dramatique. Le désarmement ciblé de la population, le refus d’intervention de l’armée…positionnée non loin du lieu du massacre…ne laissent aucun doute sur l’intention réelle de la junte», indique-t-il.

L’Union des mouvements et associations des laïcs de l’église catholique au Tchad (Umalect) estime qu’il y a «très peu de véritables conflits agriculteurs-éleveurs, contrairement à l’expression commune». «Nous sommes en présence d’une instrumentalisation de conflits locaux pour permettre aux allogènes de dominer les autochtones», fustige l’organisation.

D’après cette organisation, l’Economie de toute une région est parallèlement «anéantie». «Comme si l’on voulait s’assurer de la famine comme moyen d’asservissement des communautés locales», fustige le document, conjointement signé par les responsables des dix mouvements et associations des laïcs l’église catholique au Tchad, pour qui, les administrateurs et les forces publiques prennent le soin de «garder le silence et de laisser ces tueries s’exécuter dans un processus qui semble comme planifié, avant de venir jouer au médecin après la mort».

L’Umalect demande à l’Etat d’assumer «pleinement sa neutralité» et d’être «inspirateur de justice et de paix sociales». Elle demande aussi «l’arrêt immédiat des massacres» et «une meilleure sécurisation des populations sur l’ensemble du territoire». En sus, l’organisation invite les pays étrangers qui «se rendent complices» de cesser leur influence. «Si la mémoire des individus passe, celle des peuples et des nations est éternelle», martèle-t-elle.

L’Union appelle à la solidarité. «Les soutiens en nature et en espèces seront reçus dans les paroisses tandis que les dépôts ou virements dont un rapport financier sera publié par Caritas Tchad peuvent être faits au compte Ecobank « UNAD-CARITAS MEDICAMENTS 321 000 39560 70 » (Code Swift ECOCTDND, IBAN TD89 60001 00001 32100039560 70 »)», indique le document.

Stanyslas Asnan

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Tchad et Culture est une revue tchadienne d’analyses et de d’informations générales

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