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Transition phase II. Face aux responsables des partis politiques ce que le Chef de l’Etat a dit !

Le Président de Transition, Chef de l’Etat, le Général Mahamat Idriss Déby Itno a reçu le vendredi 27 janvier 2023, des responsables de partis politiques. Devant eux, il s’est engagé à soutenir la bonne marche du processus électoral, dans le ‘’strict’’ respect du délai prolongé de deux ans accordés à la transition. Si une partie de la classe politique salue cette annonce, une autre, reste prudente et attend des actes concrets pour bien des raisons.

L’opposition attend que les paroles du chef de l’Etat soient suivies par des actes qui reflètent, voire confirment les paroles dites. Or, selon certains leaders de l’opposition, le dernier acte posé, notamment par le gouvernement de transition est problématique. Il s’agit de la Commission nationale chargée de l’organisation du referendum constitutionnel (Conorec) qui continuent d’alimenter les débats ici, là-bas et ailleurs, dans le pays. Dans un communiqué de presse conjoint, huit partis politiques de l’opposition l’Udr/Psd, And/R, Usnd, Udpt, le Mdst, l’Uet/V, l’Usnd et l’Adrn, dénoncent la mise en place de cet organe. Ils estiment que cette initiative : « viole allègrement les résolutions et recommandations du dialogue national inclusif et souverain ». Les huit considèrent que, par cet acte, le processus référendaire envisagé est conduit uniquement par le gouvernement et le Conseil national de transition. Ce qui, de fait, exclut les sensibilités politiques qui ne sont pas représentées au sein de ces deux institutions.

Les signataires du communiqué ont l’impression de revivre le scénario de la formation du CODNI, puis du présidium, deux organes qui ont travaillé et conduit le dialogue national inclusif et souverain, boycotté, rappelons-le, par quelques formations politiques et mouvements de société civile à cause, selon eux, du manque d’inclusivité.

L’opposition, du moins ce qu’il en reste, se montre prudente, sans doute consciente que le chef de l’Etat qui est favorable à soutenir la bonne marche du processus électoral puisse les dribbler comme tous les acteurs politiques les plus futés savent le faire. On l’a déjà vu ailleurs, où l’un ou l’auteur homme politique, tel un chauffeur à bord de sa voiture, a mis le clignotant droit mais a tourné à gauche. En langage plus clair, les acteurs politiques peuvent affirmer une chose aujourd’hui et le lendemain ils font le contraire de ce qu’ils ont dit la veille. Machiavel n’a pas voyagé en Afrique mais nos politiques semblent très bien maitriser sa philosophie et l’appliquent avec dextérité dans leur stratégie de conquérir et surtout de conserver le pouvoir. Passons !

Que le président de transition rassure sur le respect du délai de la transition phase 2. C’est à saluer. Que l’opposition se montre prudente, l’invitant à joindre les actes aux paroles est, également, à saluer. Au demeurant, le souhait des Tchadiens, aujourd’hui, est sans doute, que la parole présidentielle contribue à l’apaisement d’un climat sociopolitique agité pour la raison déjà évoquée. Et que les partis politiques alliés de la transition et ceux de l’opposition trouvent un terrain d’entente sur les questions d’intérêt national. Car, la politique doit toujours rester le champ des possibles compromis.

Pierre Boubane

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Par : Boutros

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