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Tchad : symptômes et traitement d’une économie en difficulté

La Banque Mondiale (Bm) a publié sa note sur la situation économique du Tchad pour améliorer la «résilience face aux inondations». Dans ce numéro spécial, la banque fait d’un côté l’exégèse de l’économie et propose de l’autre côté une «analyse approfondie» sur les menaces qui pèsent sur la croissance économique.

Dans ce numéro spécial d’une quarantaine de pages intitulé «note sur la situation économique 2023», la Banque Mondiale aborde deux chapitres : le premier est une approche sur «l’évolution de l’économie et de la pauvreté et perspectives pour la période 2023-2023» et le second propose des pistes de solutions pour «améliorer la résilience face aux inondations».

Le Tchad, indique la Banque Mondiale, a «connu une croissance modeste de son produit intérieur brut (Pib) en 2022» mais «les inondations» ainsi que «l’instabilité de l’environnement sécuritaire» ont freiné «la reprise attendue». «Après une contraction de 1,2% en 2021, l’économie tchadienne devait se redresser en 2022 grâce aux prix élevés du pétrole (99,8%Usd/baril en moyenne), à l’augmentation de la population pétrolière et à la reprise du taux de change», révèle l’institution financière. Mais cette reprise espérée sera très ralentie par «les inondations et l’environnement sécuritaire volatile». Aussi, dévoile la BM, «la forte inflation des denrées alimentaires» a accentué la pauvreté. Dans cette situation, c’est le monde rural qui reste le plus impacté. «…L’extrême pauvreté au Tchad est un phénomène rural et se caractérise par d’importantes disparités régionales. Par exemple la pauvreté est de 59% dans la Tandjilé contre 7% dans l’Ennedi Ouest», ajoute l’institution de Bretton Woods pour qui, cette situation a été exacerbée par l’inflation alimentaire (12,2% en 2022 contre 5,1 % en 2021).

Pour faire face à l’inflation, la Banque Mondiale a «resserré sa politique monétaire en 2022» en relevant d’une part son taux directeur en septembre 2022 de 4,0 à 4,5% et en mars dernier à 5,0% et en réduisant d’autre part ses injonctions hebdomadaires de liquidités de 160 milliards de francs Cfa en avril 2022 à 50 milliards de francs Cfa en décembre 2022. D’après ses prévisions, la croissance «devrait augmenter modérément pour atteindre 3,2%» l’année en cours, avec «une croissance par habitant quasiment nulle». Aussi, la Banque mondiale assure que la «la pauvreté devrait diminuer lentement» au cours des trois prochaines années grâce à une «croissance modérée dans les secteurs de l’agriculture et des services, dans un contexte de baisse de l’inflation».

Le resserrement des conditions du marché financier et les chocs climatiques n’augurent pas un lendemain meilleur. En guise de sources d’incertitude, la Banque Mondiale cite «la baisse et la volatilité des prix du pétrole, l’instabilité politique accrue liée à la transition politique et aux élections, l’intensification des risques sécuritaire, de nouveaux chocs liées au climat, la persistance des défis en matière de sécurité alimentaire et le mécontentement social qui en découle».

Outre son positionnement (région du Sahel) qui le rend vulnérable au changement climatique et face à l’urbanisation rapide et non planifiée avec la dégradation de l‘environnement, le Tchad court le risque d’inondation dans le centre urbain. « Les récentes inondations ont été meurtrières, déplaçant des populations de plus en plus nombreuses et infligeant des graves dommages aux biens matériels et aux infrastructures », précise la banque pour qui la mise en œuvre des « politiques ciblées sera essentielle pour renforcer la capacité » du pays à « s’adapter aux inondations et à en réduire l’impact ».

Stanyslas Asnan

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