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Sarh : De nouveaux produits agricoles désormais sur le marché

L’apparition de nouveaux produits agricoles sur les marchés de Sarh donne beaucoup d’espoir à la population qui croit arriver bientôt au terme de l’insécurité alimentaire qui menace le pays.

Au petit marché du quartier Yalnass, dans le 1er arrondissement de la ville de Sarh, les revendeurs des produits vivriers se bousculent, dès 7h du matin, autour des sacs d’arachides, de manioc doux et de maïs, déchargés d’un véhicule en provenance de Danamadji dans le département de la Grande Sido. Le marchandage est rude car chacun cherche à en avoir au moins un sac pour les revendre. Malgré leurs prix encore élevés, les commerçants les achètent en espérant gagner des bénéfices dans la revente. Ils achètent le sac de maïs à 6 000 ou 7 000F, de manioc doux entre 10 000 et 11 000F  et le sac d’arachide entre 13 000 et 14 000F.

Nguéanane William, un licencié en géographie, a commencé la vente des arachides fraiches depuis quelques jours déjà. Il trouve que la vente est encore lente à cause du préjugé selon lesquel les arachides peu mûres provoquent du paludisme chez le consommateur. Toutefois, il confie que les bénéfices sont bons car sur un sac, il réalise un bénéfice de 5 000 à 6 000 F.

A côté de lui, deux autres jeunes, Domassal et Ngaro, mènent la même activité de vente des arachides. Ces derniers sont des élèves qui pratiquent ce commerce pour préparer la prochaine rentrée scolaire. Ils estiment économiser assez d’argent pour acheter les fournitures scolaires et payer leur scolarité. D’autres jeunes qui préfèrent la vente à la sauvette remplissent des brouettes d’arachides pour les vendre à travers les quartiers aux personnes qui ne peuvent pas faire le déplacement du marché.

A un autre bout du marché, des jeunes filles se regroupent autour des vendeurs de manioc doux et de maïs qu’elles revendent après les avoir fait cuire, ou les découpent simplement en plus petits morceaux avant de revendre. Elles affirment également que l’apparition des nouveaux produits agricoles leur offre des opportunités de commerce. Mme Minaré Dorcas, une jeune dame du quartier Kissimi, vient tous les matins au marché de Yalnass pour acheter les maïs pour les revendre de manière ambulante après cuisson. Elle témoigne que par jour, elle peut réaliser aussi 5000 F de bénéfice.

Signe de sécurité alimentaire

Pour Ramadan Abakar, un vendeur ambulant de médicaments assis au rond-point du marché de Yalnass, « c’est un signe que l’insécurité alimentaire est relative car, dans les villages d’où ces produits proviennent, les habitants arrivent déjà au bout du tunnel. Le risque d’une sous-alimentation aiguë est à écarter. Même ici en ville, avec une pièce de 100 F, on peut atténuer sa faim en mangeant un épi de maïs, un tubercule de manioc ou quelques graines d’arachides. Sauf l’argent fait parfois défaut ». C’est un bon signe, renchérit une vendeuse de fruits qui se trouve à quelques pas de lui.

En face de la station provinciale de la radio nationale de Sarh, un enseignant en provenance d’Abéché, achète cinq épis de maïs cuit vendu par une fillette. Il affirme qu’il en raffole. Selon lui, autrefois, dans son village, l’apparition des maïs dans un village est un soulagement pour les habitants et donne l’espoir de surmonter la famine.

D’après le chef de service vulgarisation et formation de l’ANADER du Sud-Est de Sarh, M. Djonabaye Nanimta, dans toute la province du Moyen-Chari, la pluviométrie est bonne, malgré la longue séquence sèche observée et qui a provoqué l’apparition des chenilles légionnaires qui ont détruit certains champs.Si les pluies qui ont repris ne font pas défaut, il y aura une campagne agricole abondante et fructueuse, espère-t-il.

Mastogue Olivier

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Nestor HINYANDIGUIM MALO

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