N Djamena
La recrudescence de l’insécurité et l’arrestation de Baba Laddé font les choux gras des journaux tchadiens de la semaine
La recrudescence de l’insécurité
«Deux corps sans vie retrouvés à Kamnda dans le 7e arrondissement de la ville de N’Djamena», alerte le journal Le Pays. Selon notre confrère, il s’agit de deux jeunes âgés d’une vingtaine d’année tués le 26 décembre dernier par des inconnus. Ainsi, au Tchad, l’insécurité bat son plein et n’épargne personne. La circulation des armes à feu est à l’origine de ce phénomène, constate la revue Tchad et Culture.
Pour parer à l’insécurité, informe la revue, Haroun Kabadi, le Président du Conseil National de Transition a institué une fouille des Conseillers à l’entrée du Palais de la Démocratie. D’après le quotidien Le Progrès, cette décision a été prise suite à la découverte d’une arme de poing sur un conseiller national, avant le début de la plénière du 27 décembre. Cet acte a suscité une inquiétude au sein de l’hémicycle. Certains conseillers disent ne plus se sentir en sécurité, rapporte le quotidien.
Dans le même chapitre, craignant pour leur sécurité, les magistrats tchadiens suspendent le 28 décembre, les audiences dans toutes les juridictions et accordent un délai de deux semaines au gouvernement pour annuler les arrêtés relevant les gendarmes qui assurent la sécurité des palais de Justice, informe TchadInfos. Cette décision a été prise à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire convoquée conjointement par le Syndicat des Magistrats du Tchad (SMT) et celui des magistrats autonomes du Tchad (SYAMAT).
Par ailleurs, selon le rapport bilan de 2022, de la Coordination des Affaires Humanitaires de l’ONU (OCHA) rendu public en octobre dernier, et rapporté par Le Progrès, les conflits intercommunautaires ont fait 528 morts et plus de 600 blessés, avec plus de 700 déplacés au Tchad. Mais à qui revient la responsabilité ?, se demande Tchad et Culture. L’Etat garant de la sécurité publique doit travailler pour la sécurité de toutes les personnes et de leurs biens pour éviter que chacun travaille à sécuriser sa vie et celle de ses proches, conseille notre confrère.
L’arrestation de Baba Laddé
«Baba Laddé, interpellé », signale l’hebdomadaire Le Pays. Selon le Journal du Tchad, l’ancien chef des renseignements généraux a été arrêté le 26 décembre à son domicile de N’Djaména par les services de renseignement. C’est « une énième arrestation du général Baba Laddé », renchérit Le Progrès. « Que reproche-t-on à Abdelkader Mahamat dit Baba Laddé ? », se demande le Journal du Tchad. Pour l’heure, les autorités tchadiennes n’ont fourni aucune explication sur son interpellation, poursuit notre confrère.
Mais, d’après le quotidien Le Progrès, il serait à l’origine d’une fiche adressée le 21 décembre aux ambassades des Etats-Unis et de la France accusant les autorités centrafricaines de préparer une attaque contre leurs représentations diplomatiques à Bangui. A cet effet, révèle le Journal du Tchad qui cite également la même source, « des jeunes sont instrumentalisés par la compagnie militaire privée russe Wagner et la plateforme Galaxie en vue d’une grande manifestation contre leur présence en RCA ».
Mais, dans un communiqué de presse relayé par le journal Alwihda Info, le Front populaire pour le redressement (FPR) parti, de Abdelkadre Baba Laddé, se dit « indigné » de l’arrestation de son fondateur qu’il qualifie « d’arbitraire » et exige par conséquent sa libération immédiate et sans condition.
Alphonse Dokalyo
