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Revue de presse tchadienne du 20 au 24 février 2023

Le référendum constitutionnel, la rébellion au Tchad et la répression du 20 octobre 2022 constituent l’ossature des actualités traitées par les journaux tchadiens de la semaine

Le référendum constitutionnel

« Les faux-fuyants d’un référendum biaisé », écrit l’éditorialiste de N’Djaména Hebdo. D’après notre confrère, le Premier ministre de transition Saleh Kebzabo, sous prétexte que le référendum constitutionnel n’a pas d’enjeux, écarte les partis politiques de l’opposition de la commission nationale chargée de l’organisation du référendum constitutionnel (CONOREC). Or, la Convergence des Organisations Politiques (COP), à travers un communiqué de presse relayé par le journal L’Observateur, rappelle au Premier ministre, que la question de la nouvelle constitution est très sensible et ne peut être l’affaire du gouvernement seul. Aussi, la forme de l’Etat a suscité des débats houleux lors du dialogue national inclusif et souverain. Et il a fallu avancer l’idée d’un référendum pour départager les partisans de l’Etat unitaire fortement décentralisé et ceux d’un Etat fédéral, rapporte notre confrère. C’est le terreau de notre vivre ensemble, éclaire N’Djaména Hebdo. Mais dire aujourd’hui que le référendum constitutionnel est sans enjeux, un tel propos tenu par un Premier ministre frise simplement le ridicule, lâche le journal Abba Garde.

Pour arriver au consensus, N’Djaména Hebdo suggère au gouvernement de dissoudre la CONOREC et mettre en place un organe neutre, indépendant,  véritablement inclusif pour organiser le référendum. Cet avis est partagé par la COP à travers le journal L’observateur. Mais, pour Abba Garde, une telle démarche n’est pas envisageable pour le régime qui sait, mieux que quiconque, si les opérations électorales venaient à requérir un minimum de transparence. De plus, renchérit notre confrère, au-delà de fraudes massives en préparation, la CONOREC est composée des partisans de l’Etat fortement décentralisé, qui se lècheront les babines à satiété. Environ 700 milliards de francs seront décaissés pour cette prochaine farce, révèle le journal Abba Garde. Décidemment, à l’allure où vont les choses, les autorités de transition finiront par légitimer le recours à la violence, prédit notre confrère.

La rébellion au Tchad

«Aujourd’hui, il n’y a pas de rébellions sur le territoire national », déclare le ministre de la Communication Aziz Mahamat Saleh, il y a quelques jours à TV5 Monde et rapporté par le journal Le Pays. C’était lors de la mission gouvernementale à Paris, pour apporter des éclaircissements au sujet des événements du 20 octobre 2022 Bien qu’il n’existe aucune rébellion au Tchad, les renseignements américains évoquent l’existence d’un complot planifié par le groupe paramilitaire russe, Wagner pour déstabiliser le gouvernement tchadien, alerte Alwihda Info qui cite ainsi le Wall Street Journal. Cette révélation faite par le quotidien américain dans sa livraison du jeudi 23 février, cite des sources officielles aussi bien occidentales qu’africaines, sans toutefois les nommer, informe le journal Le Pays. D’après Alwihda Info, Wall Street Journal a aussi  précisé que le groupe Wagner apporte son soutien matériel et opérationnel aux rebelles tchadiens en Libye et en République centrafricaine pour exécuter un plan visant à éliminer le président de transition Mahamat Idriss Déby Itno. Selon cette même source, les autorités américaines ont déjà signalé le complot à N’Djamena qui « prend cette menace très au sérieux », rapporte Alwihda Info.

La répression du 20 octobre 2022

« Le bilan de la CNDH fait état de 128 morts », annonce le Journal du Tchad. C’est le résultat de l’enquête sur les massacres du 20 octobre 2022, rendu public jeudi dernier, par la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH). D’après Tchad Infos, le rapport révèle que les enquêtes sont menées auprès des victimes, des partis politiques et des associations de la société civile, des forces de défense et de sécurité, des structures sanitaires dans les villes les plus touchées par la répression, notamment N’Djamena, Moundou, Doba, Koumra et Sarh. L’enquête accable les méthodes des forces de l’ordre, signale la revue Tchad et Culture. Elles ont, d’après la Cndh, « systématiquement violé plusieurs droits fondamentaux de l’Homme, dans leur volonté de maintenir l’ordre et de réprimer les manifestations, en utilisant des moyens disproportionnés », précise la revue. La CNDH relève, en plus de 128 morts, 12 disparus et 518 blessés. Aussi, elle a dénombré 943 personnes arrêtées. Par contre, la commission indique n’avoir pas pu obtenir les informations sur des personnes disparues, informe Tchad Infos..

Alphonse Dokalyo

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Alphonse DOKALYO

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