Ecrire sans travestir, Informer sans manipuler, Analyser sans préjugés

Revue de presse du 31 octobre au 05 novembre 2022

La répression sanglante de la manifestation du 20 octobre constitue la principale actualité traitée par les journaux de la semaine.

La répression de la manifestation du 20 octobre

De mémoire d’observateurs, le niveau de brutalité avec laquelle les manifestations du 20 octobre ont été réprimées a dépassé l’entendement, s’alarme le journal Le Pays. Ces manifestations populaires ont été organisées par les partis politiques de l’opposition et la plateforme de la société civile Wakit Tamma pour protester contre la prolongation de la transition de 24 mois et le maintien de Mahamat Idriss Déby Itno à la tête du pouvoir. Selon le bilan officiel, il y a eu une cinquantaine de morts et plus de 300 blessés. Le Comité des Nations-Unies contre la torture, quant à lui, avance un bilan entre 50 et 150 morts, rapporte Alwihda Info. Le gouvernement évoque une insurrection pour justifier ces massacres et impute la responsabilité aux organisateurs, affirme N’Djaména Hebdo. Mieux, écrit l’éditorialiste de L’Opinion, le chef de gouvernement Saleh Kebzabo déclare que les marcheurs sont des « insurgés dangereux, instrumentalisés en vue de la déstabilisation des institutions de la République ». Ainsi, Mahamat Kaka donne un coup d’envoi de la dictature, annonce Abba Garde. Mais en ordonnant la répression, le président de la transition a commis la plus grosse faute politique qui le rattrapera, prévient l’éditorialiste du journal Le Pays.

Déjà, lors des différentes rencontres qu’ils ont eues avec les autorités de transition, il ya quelques jours, les évêques tchadiens ont clairement fait porter la responsabilité des morts au gouvernement lui-même. Pour Mgr Joachim Kouraleyo Tarounga, évêque de Moundou, « la vérité des événements du 20 octobre, c’est que des citoyens ont manifesté leur mécontentement face aux injustices et face à la volonté de la conservation du pouvoir et on a tiré sur eux pour les tuer, rapporte Tchad et Culture. Mgr Joachim s’adressait ainsi la semaine dernière à la délégation gouvernementale en mission de paix à Moundou après la répression du 20 octobre. Par conséquent, rien ne peut expliquer cette folie meurtrière des forces de sécurité sur les manifestants à mains nues, a déclaré l’archevêque métropolitain de N’Djaména Mgr Djitangar Goetbé Edmond devant le président de Transition le Général Mahamat Idriss Déby Itno lors de sa rencontre avec la plateforme interconfessionnelle, le 2 novembre dernier, rapporté par le journal Le Pays.

Ces accusations interviennent au moment où le représentant de la fédération internationale pour les droits humains auprès de la CEMAC, Dobian Assingar apprête le dossier sur ces tueries pour la Cour Pénale internationale (CPI), informe N’. Dans le même sillage, pour réparer ce faux-pas, il ne reste qu’à traduire en justice tous ceux qui sont à l’origine de ces morts, ouvrir un dialogue sincère et faire concessions. Sans quoi, le cycle de la violence ne s’arrêtera pas de sitôt et c’est le peuple meurtri qui en paiera le prix, prévient le journal Le Pays.

Alphonse Dokalyo

Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn
Alphonse DOKALYO

Alphonse DOKALYO

Laisser un commentaire