Les défis du Gouvernement d’union nationale, la répression du 20 octobre et la grève des magistrats sont les actualités traitées par les journaux de la semaine.
Les défis du gouvernement d’union nationale
« Kebzabo et ses promesses », titre à sa Une N’Djaména Hebdo. Notre confrère constate que le Premier ministre de transition Saleh Kebzabo a présenté le 3 novembre dernier, pour investiture, son programme politique qui contient un long chapelet de bonnes intentions. Il est étalé sur deux ans et comporte cinq axes stratégiques : défense, sécurité, paix, cohésion sociale et réconciliation nationale ; mécanisme de mise en œuvre des résolutions et recommandation du dialogue national et de l’accord de Doha ; promotion de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit ; relance économique et amélioration des conditions de vie ; et le retour à l’ordre constitutionnel », détaille l’hebdomadaire.
Alors s’interroge le journal, où Kebzabo trouvera-t-il l’argent pour réaliser toutes ses promesses ? Le FMI a suspendu ses décaissements en faveur du Tchad au titre de la facilité élargie de crédit jusqu’à ce que le pays ait conclu un accord d’allègement de dette avec ses créanciers, allègue N’Djaména Hebdo. Pourtant, le Tchad est parvenu à un accord sur la restructuration de sa dette extérieure avec le comité des créanciers bilatéraux et Glencore, tempère Alwihda Info qui relaie ainsi le communiqué rendu public vendredi, par le ministre des finances Tahir Hamid Nguilin. Toutefois, « la phase de transition qui a débuté dans un bain de sang, sera pleine d’incertitudes, réaffirme N’Djaména Hebdo.
La répression du 20 octobre
« Répressions du 20 octobre 2022 : Succès Masra saisit la CPI », alerte la revue Tchad et Culture sur son site web. Selon notre confrère, les avocats de l’opposant, ont annoncé le 9 novembre, dans un communiqué, avoir adressé « un signalement à la Cour pénale internationale de faits susceptibles de revêtir la qualification de crimes contre l’humanité ». Selon le conseil, « les manifestations du 20 octobre 2022 se sont soldées par une cinquantaine de personnes tuées, des détentions arbitraires massives, 1000 personnes « déportées » vers la prison de haute sécurité de Koro Toro, rapporte le journal Le Pays. Mais le Procureur Moussa Wade Djibrine chargé d’examiner les dossiers des personnes interpellées, quant à lui, parle de 621 personnes arrêtées par les forces de l’ordre et transférées à Koro-Toro. Et le gouvernement a saisi le ministère public, par une plainte contre les organisateurs de ces manifestations et les co-auteurs, informe Tchad Infos.
Dans tous les cas, la commission d’enquête internationale lèvera le voile sur les violations des droits de l’homme consécutives à la manifestation, tranche Tchad et Culture qui reste toutefois dubitatif. « Le véritable enjeu de cette mission d’enquête réside dans la marge de manœuvre ou d’indépendance des experts. Les autorités de transition leur laisseront-elles vraiment libres ? » se demande la revue. Sans attendre les résultats, « la diaspora tchadienne appelle à des sanctions ciblées contre les autorités de la transition », informe le Journal Le Pays qui dévoile ainsi le contenu d’un manifeste envoyé à l’Onu, aux parlements des pays européens et aux organisations et institutions sous régionales d’Afrique et d’Europe.
La grève des magistrats
« Les magistrats invités à la reprise du travail », annonce Le Progrès. Cet appel a été lancé le 8 novembre dernier, par les deux syndicats des Magistrats du Tchad suite à la signature d’un protocole d’accord intervenu entre les responsables et le gouvernement. Selon les termes de cet accord, révélés par le Premier ministre de transition Saleh Kebzabo dans les colonnes du quotidien, « au titre des indemnités, le gouvernement s’engage à verser 50% à partir de janvier 2023, et les 15% restants feront l’objet d’un rééchelonnement à convenir d’un commun accord. Au titre de revalorisation du point d’indice, une commission est mise en place afin de proposer la faisabilité de ce qui a été décidé, dans un meilleur délai ». Au moment où les magistrats reprennent le travail après presque trois mois de grève, leur collègue Adam Yacoub Abdelrassoul est révoqué de la magistrature par un décret rendu public le 09 novembre 2022, révèle le journal Le Pays.
Alphonse Dokalyo