N Djamena
Les massacres du 20 octobre et la cherté de vie, on n’en parlera jamais assez. Ces deux sujets retiennent une fois de plus l’attention des rédactions des journaux tchadiens de la semaine.
Les massacres du 20 octobre
« Non à l’impunité ! Justice et réparation pour les victimes du « jeudi noir » !», s’exclame à sa Une N’Djaména Hebdo. Jeudi, 20 octobre 2022, les forces de l’ordre ont réprimé dans le sang des manifestations pacifiques organisées à N’Djaména et dans les provinces par les forces vives de la nation pour dire non à la prolongation de la transition. Cette répression a fait plusieurs morts et des blessés, ainsi que de nombreux disparus. D’après le journal L’Observateur, un an après, « les bourreaux courent toujours ». Mais « qui sont ces criminels et pourquoi n’ont-ils jamais été appréhendés ? », se demande N’Djaména Hebdo. « Les Etats-Unis appellent le gouvernement tchadien à faire la lumière », rapporte Ialtchad. Ce journal en ligne cite ainsi la déclaration officielle du porte-parole du Département américain, Matthew Miller. Cependant, « les Etats-Unis ne constituent pas un modèle dans le traitement des dossiers judiciaires et le respect des droits de l’homme », réplique le gouvernement tchadien dans un communiqué de presse repris par la revue Tchad et Culture. Toutefois, renforce N’Djaména Hebdo, « il est temps de situer les responsabilités dans cette barbarie. Pour ce faire, « le président de la transition Mahamat Idriss Déby Itno et son Premier ministre Saleh Kebzabo doivent arrêter de s’enivrer du pouvoir et laver les taches de sang qui ont éclaboussé leurs mains et leurs boubous blancs », conseille notre confrère. Sinon, « chaque âme de ces morts innocents va commencer à hanter leurs bourreaux », prévient le président national de l’Union des Démocrates pour le Développement et le Progrès (UDP) Max Kemkoye cité par le journal L’Observateur.
La cherté de vie
C’est dans cette ambiance d’impunité que la cherté de vie frappe tout le pays. « La viande est devenue chère », s’exclame l’hebdomadaire Le Pays. Notre confrère nous informe que cette denrée est non seulement chère, mais la quantité servie sur les marchés de la capitale, laisse à désirer. Le constat est le même pour d’autres denrées alimentaires. Du coup, les N’djaménois n’en peuvent plus, commente N’Djaména Hebdo. Par ailleurs, la hausse des prix des denrées crée des conflits dans beaucoup de famille, constate l’hebdomadaire gouvernemental L’Info.
A l’instar des denrées, le quotidien Le Progrès signale la pénurie de carburant à N’Djaména. Cette rareté de carburant cause des grognes, écrit le quotidien. Au Moyen-Chari, alerte Tchadinfos, le réseau des organisations des jeunes appelle à des journées sans engins du 26 au 28 octobre 2023. Dans cette même optique, dans le Logone occidental où à Moundou les enseignants observent une grève de 7 jours à compter du 21 octobre, pour protester contre la cherté du prix de carburant qui passe du simple au double, sinon triple, rapporte le Journal du Tchad.
Mais « Que cache réellement cette pénurie ? », s’interroge le journal Abba Garde. C’est « de l’anarque bien organisée », répond notre confrère lui-même. Face à cette crise de l’énergie, le gouvernement reste muré dans un silence complice avec les commerçants qui créent cette pénurie dommageable pour l’économie nationale, déplore Abba Garde. Mais Tchad et Culture nous apprend que le ministre des hydrocarbures et de l’Energie Djérassem Le Bémadjiel est démis de ses fonctions.
Alphonse Dokalyo
