N Djamena
Le référendum constitutionnel marque l’actualité traitée par les journaux tchadiens de la semaine.
« Référendum constitutionnel : un pari risqué », alerte l’hebdomadaire Abba Garde. D’après ce journal, le référendum qui devra départager les Tchadiens sur le projet de constitution divise les acteurs politiques. D’un côté, les traditionnels protagonistes, à savoir les partisans de l’Etat unitaire et de l’autre, les défenseurs de l’Etat fédéral. Mais au milieu, se dresse un troisième camp, celui de l’opposition anti référendum et de barrage de succession dynastique. Ces différents courants opposés rendent incertain la tenue du référendum constitutionnel, analyse l’hebdomadaire.
Le hic, la Commission nationale chargée de l’organisation du référendum constitutionnel (CONOREC), dirigée par le ministre de l’Administration du territoire Limane Mahamat, est au cœur de toutes les controverses pour sa capacité à conduire un scrutin « crédible ». À en croire l’éditorialiste de N’Djaména Hebdo, l’opposition n’a de cesse exigé l’arrêt du processus référendaire en cours et la mise en place d’un organe indépendant pour organiser le scrutin transparent, mais en vain.
Dans un communiqué de presse relayé par Tchad et Culture, la Convergence des organisations politiques (Cop) qui regroupe une dizaine de partis politiques dénonce cette politique de l’autruche qui éloigne de plus en plus d’une transition inclusive, consensuelle et apaisée. Pour ce faire, informe TchadInfos, le Groupe de Concertation des acteurs politiques (GCAP) et la Plateforme Républicaine appellent les citoyens tchadiens à se lever pour exiger un processus référendaire légitime, inclusif, égalitaire, transparent et sincère qui répond à leurs attentes. Car, estime le GCAP, le référendum constitutionnel en cours porte des germes de dislocation de la République et consacre la confiscation du pouvoir par une famille et son système, rapporte notre confrère. En ce sens, révèle le journal Le Pays, le GCAP prévoit des manifestations pour empêcher la tenue du referendum constitutionnel.
Mais d’après N’Djaména Hebdo, toutes ces gesticulations n’arrêteront pas Mahamat Kaka. Le train de l’Etat unitaire est lancé. Et le référendum annonce le dernier virage de la légitimation de Mahamat Kaka, estime l’hebdomadaire. Toutefois, selon le journal Abba Garde, Mahamat Kaka est formellement instruit par ses maitres français de ne pas se présenter aux élections après la transition. Mais ce dernier tente de faire d’autres acrobaties pour espérer se maintenir au pouvoir. La seule acrobatie, la plus accessible, à l’heure actuelle, est le groupe des mercenaires russes, Wagner, analyse notre confrère
Alphonse Dokalyo
