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Revue de presse de la semaine du 11 au 17 avril 2022

Journaux lus : Le Pays, Le Progrès, Alwihda Info, N’Djaména Hebdo, Tchad et Culture.

Le dialogue national inclusif, la justice et la recrudescence de l’insécurité sont entre autres, les sujets abordés par les journaux tchadiens de la semaine.

Le Dialogue national inclusif

 « Méditation… ». C’est la manchette du journal Le Pays n°215 du 14 au 21 avril 2022. Pour illustrer son gros titre, l’hebdomadaire affiche une caricature du Président du Conseil Militaire de transition (PCMT), qui traduit son état d’esprit à quelques semaines de l’ouverture du dialogue national inclusif. Cette image montre un homme, perché sur un toit d’une maison, tenant à la main gauche un papier sur lequel il est écrit « activistes, rebelles et presse »; la main droite posée sur son menton, il s’interroge sur « comment contourner le caractère souverain du dialogue comme papa » . A ce sujet, les éminences grises du régime travaillent pour mettre en œuvre des stratégies pour un remake de la situation qui a prévalu après la conférence nationale souveraine de 1993. Pour cela, rien ne résiste au PCMT. Son souci majeur est de réussir par tous les moyens à faire rallier les politico-militaires pour éviter une deuxième incursion rebelle, dévoile N’Djaména Hebdo n°1929 du 11 au 17 avril 2022. Par des compromissions, certains acteurs politiques, séduits par la malicieuse volonté du PCMT à vouloir refonder le Tchad sur des nouvelles bases, ont accepté de participer à la transition sans condition, poursuit notre confrère. Dans le même sillage, le gouvernement adopte un mutisme total sur le processus du dialogue semant ainsi le doute sur sa volonté d’organiser ces assisses, analyse Tchad Culture. Cela est une autre stratégie pour préparer l’opinion nationale à accepter un éventuel report du dialogue national inclusif, ajoute la revue. Mais, « il faut surmonter les querelles et les divergences », lance le président de la Ligue des Oulémas, Prédicateurs et Imans des pays du Sahel, Abakar Walar Modou cité par le Progrès dans sa parution du 11 avril. Ce prédicateur interpelle ainsi les participants au pré-dialogue de Doha à ne considérer que l’intérêt national.

La justice

 « Des magistrats leurrés », écrit à sa Une N’Djaména Hebdo. Notre confrère fait allusion à la division des magistrats sur la levée de la grève observée durant deux semaines pour réclamer les meilleures conditions de travail. En effet, le syndicat des magistrats du Tchad (CMT) et le syndicat autonome des magistrats du Tchad (SYAMAT), après avoir fait le compte rendu de leur rencontre avec le Président du CMT qui s’est engagé à améliorer leurs conditions de travail, à leur base respective lors d’une assemblée générale, ont décidé de lever le mot d’ordre de grève pour une durée d’un mois, en dépit des divergences. Beaucoup de magistrats ne se reconnaissent pas dans cette décision qu’ils jugent imposée, rapporte l’hebdomadaire. Selon le secrétaire général du SMT Djonga Arabi cité par le Progrès n°5760 du 11 avril 202, « le PCMT promet de doter les magistrats en arme de poing, de déployer 800 gendarmes dans toutes les juridictions du pays, avec armes et équipements, doter en moyens roulants tous les magistrats et de revaloriser le point d’indice des magistrats, mettre à leur disposition des toges, en quantité. Enfin, il a été décidé de la mise en place d’un comité interministériel dirigé par le Vice-président du CMT pour le suivi ».

C’est dans ce contexte que « Des acteurs judiciaires relèvent les tares de la justice », alerte Le Progrès dans sa partition de jeudi, 14 avril. Juges, avocats et autres sont unanimes sur les difficultés de la justice. Les maux qui minent la justice tchadienne s’appellent « le manque de volonté politique, l’immixtion permanente du pouvoir exécutif, la précarité, le manque de moyens roulants, l’impunité, les trafics d’influences et la corruption », liste une magistrate citée par le quotidien. En un mot, « La justice gangrenée par la corruption », titre le quotidien Le Progrès qui a recueilli dans sa livraison du 15 avril 2022, les témoignages des justiciables, magistrats et avocats.

La recrudescence de l’insécurité

« La CTDDH demande des actions urgentes face aux assassinats et viols sur mineurs », alerte Alwihda Info qui relaie ainsi le communiqué de presse de la Convention Tchadienne de la Défense des Droits de l’Homme. Jeudi dernier un policier a été lâchement abattu par balles devant sa maison par des individus non identifiés. Les réseaux sociaux ont véhiculé deux cas de viols commis sur des filles mineurs par des individus sans foi ni loi. La CTDDH exige de remesures sécuritaires sévères afin d’éviter une psychose au sein de la population, rapporte notre confrère. Par ailleurs, les associations des droits de l’homme (ADH), à travers un mémorandum, contestent la nomination des commissaires à la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), murmure Le Pays. Les ADH déplorent que ce soit le Conseil national de transition (CNT) qui ait conduit le processus de désignation des trois commissaires, en lieu et place du ministère de la justice. Ces personnes nommées par décret n°898/PR/2022, n’ont pas, comme le prévoient les textes, été élues à la base par leurs corporations respectives, rapporte notre confrère.

Alphonse Dokalyo

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Alphonse DOKALYO

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