Résurgence de disparition et d’enlèvement

En ce début d’année, de nombreuses villes du Tchad dont la capitale N’Djaména font face à des phénomènes pour le moins inquiétants, suscitant de grandes inquiétudes dans certaines familles.

L’année 2024 n’aura pas débuté de la meilleure des manières pour de nombreuses familles, tant à N’Djaména que dans bien d’autres villes du pays. Sur les réseaux sociaux tout comme dans les médias locaux, de nombreux appels à témoin et avis de recherche sont lancés, suscitant une crainte diffuse au sein de la population. « La famille de Ahmat Al Amine Ahmat annonce la disparition de sa fille la nommée Batoul Ahmat depuis hier mardi 08 janvier 2024 en rentrant de l’école située au quartier Goudji Djabarona », publie un média en ligne.

Ce ne sont pas seulement des cas de disparition mais aussi des cas d’enlèvement comme le cas de Vounbaibé Emmanuel, fonctionnaire à la direction de l’enseignement primaire. « Cela fait cinq jours aujourd’hui que notre cousin a été enlevé par les forces de l’ordre à Toukra. Nous restons sans nouvelle sur son lieu de détention et malgré nos démarches, les autorités restent silencieuses. Nous demandons sa libération immédiate ou sa présentation à un juge. Tout porte à croire que ce pays n’a vraiment pas renoncé aux vieilles méthodes propres aux dictatures », indique il y a quelques jours Serge Ouambi, un proche de la victime.

A y voir de près, ce sont toutes des personnes de profil différent, allant d’élève aux fonctionnaires en passant par des étudiants et de toute catégorie sociale dont des jeunes filles. Rien qu’en ce début d’année, une dizaine de cas signalés.

Comment peut-on expliquer un tel phénomène ? S’agirait-il d’actes de banditismes isolés ou de la sempiternelle question d’enlèvement contre rançon comme le cas dans le Mayo-Kebbi ? Il est plus que jamais urgent que les plus hautes autorités prennent à bras le corps ce phénomène d’un autre âge qui ne cesse de susciter de nombreuses inquiétudes dans les familles tchadiennes. Il y a va de la sécurité publique.

L’année dernière, à la même période de l’année, de nombreux cas de disparition et d’enlèvement ont été signalés dans plusieurs villes du Tchad dont N’Djaména, la capitale.

Stanyslas Asnan