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Rendre à l’Afrique sa dignité !

Le sommet du G20 qui s’est tenu à Bali en Indonésie a pris fin hier. Invité à y prendre part, le président sénégalais, Macky Sall, en sa qualité de président de l’Union Africaine a demandé une place pour l’Afrique au sein du G20. Pierre Boubane, vous nous dites qu’il est temps que l’Afrique mette en pratique les paroles d’un adage connu de tous : quel est cet adage ? 

« Si on vous écarte, mettez-vous à l’écart, la dignité ne s’achète jamais ». Voilà ce que dit l’adage. Il nous semble qu’en amitié comme en diplomatie, notamment dans les relations multilatérales, si l’on ne veut pas de nous, il faut avoir la dignité et la grandeur de rester dans notre coin. Seulement, il faut chercher à s’améliorer. S’appliquer à soigner notre image selon ce que l’on nous reproche. Un jour, nous finirons bien par plaire à quelqu’un.  Pour l’Afrique, nous connaissons les reproches qu’on lui fait : manque de culture démocratique, mal gouvernance, corruption, coup d’Etat…etc. L’Afrique connaît ses péchés. Elle continue à les expier mais à son rythme qui ne satisfait pas ses partenaires d’ailleurs. C’est ce qui expliquerait cette méfiance à l’égard des pays africains à les admettre au sein des clubs de dirigeants qui prennent des décisions qui guide la marche du monde.

Le G20 a été créé en 1999 autour des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales, en réaction aux crises financières de la fin des années 1990. Mais suite à la crise de 2008, le G20 s’est progressivement imposé comme le principal forum de gouvernance économique mondiale, où sont discutés les grands dossiers économiques de la planète. Si le président sénégalais demande une place, c’est que la question d’attribuer une place à l’Afrique au sein du G20 fait suite au débat sur un siège de membre permanent de l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU. Car beaucoup de dirigeants comme le président Macky Sall estiment que « les enjeux économiques sont tels que les pays africains doivent être très fermes, très structurés sur la question pour mettre fin à cette injustice historique. » Peut-être que cette demande est justifiée. Mais les Africains, continueront-ils à quémander des places si leurs partenaires font la sourde oreille ?

Assez contradictoire comme comportement pour espérer être pris au sérieux et être respecté. Nous avons donc des activistes panafricanistes, comme ils définissent, qui luttent pour le respect des Africains d’un côté ; et de l’autre, nous avons des dirigeants qui continuent à faire les courbettes pour demander des sièges au G7, G20 ou Conseil de Sécurité…etc. Ce que nous essayons de dire ici, c’est que l’Afrique doit se rappeler qu’elle a une dignité à faire valoir. Au lieu de continuer à être des mendiants de places ici, là-bas et ailleurs, pourquoi ne pas imaginer son propre chemin, c’est-à-dire son propre modèle de développement économique, notamment. Voilà pourquoi l’idée de créer une alliance, regroupant les pays comme le Brésil, la Russie, l’Inde et l’Afrique du Sud, connue sous l’acronyme BRICS est une bonne idée à encourager. Mais encore faut-il que nous consolidions d’abord nos blocs sous régionaux de coopération à l’exemple de l’UA, la ZLECAF, la CEDEAO, la CEMAC, la SADC, pour ne citer que ceux-là.

Pierre Boubane

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Par : Boutros

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