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Regard. Les politiques à l’assaut des chefs religieux

Depuis quelques jours les acteurs politiques sont dans une opération de séduction orientée vers les chefs religieux. Mais ces derniers seront-ils réceptifs ?

Que des hommes politiques courtisent les hommes des religions ce n’est pas une nouveauté. Mais votre remarque est juste. Depuis quelques jours, il y a une recrudescence de cette stratégie de séduction. Comment comprendre cela ? Ces hommes de Dieu, comme on les appelle dans nos communautés confessionnelles respectives, sont investis du pouvoir divin. Ils sont en principe neutres sur le plan politique. Leurs voix portent et elles sont écoutées par la population. Pour les politiques, se faire des amis parmi les hommes de Dieu, c’est gagner la sympathie du peuple. C’est dans cette optique qu’on peut comprendre cette opération séduction qu’on observe depuis quelques jours.

Depuis son retour au pays le leader des transformateurs se montre très proche des pasteurs, imams et curés 

Dr Masra a toujours été proche des communautés confessionnelles. Et effectivement depuis son retour on le voit faire le tour des églises protestantes et catholiques. Pour les 40 jours de deuil décrétés en mémoire des victimes des évènements du 20 octobre, lui et ses compagnons ont donné une grande portée religieuse à ce temps de recueillement. On a vu il y a quelques jours dans leur cité de Gassi lors d’une prière œcuménique plusieurs personnes dont les chefs religieux et guides de diverses confessions. Les jours suivants, Dr Masra s’est rendu dans une églises protestante où il s’est fait bénir par un pasteur. Le 28 novembre dernier, le jour de prière pour la paix et la cohabitation pacifique, il s’est rendu à la paroisse Bienheureux Isidore Bakandja de Walia-Goré. Il a écouté l’homélie du curé M. l’Abbé Simon Pierre Madou qui a mis l’accent sur le thème de la Paix et de la Réconciliation. Le Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP) et la Plateforme Républicaine ont appelé hier lors d’un point de presse les leaders religieux à la rescousse pour reprendre les mots de notre confrère de Tchad et Culture. En effet, les leaders du GCAP ont lancé à l’endroit des chefs religieux un appel « à la conscience » au « danger » qu’encourt le Tchad, selon leurs mots.  Pour eux, les Tchadiens ont perdu la possibilité de revendiquer leurs droits. Malgré tous les défis et les risques associés à la défense des droits et de l’intérêt collectif, estiment-ils, le leadership courageux des chefs religieux peut inspirer un changement positif et servir de phare d’espoir pour tous ceux qui les considèrent comme exemple à suivre.

Les chefs religieux seront-ils réceptifs ?

Depuis toujours le spirituel et le temporel ont toujours allés ensemble, parce qu’exerçant leur influence sur les mêmes personnes qui sont à la fois citoyens et fidèles d’une religion. Mais le temporel et le spirituel marchent chacun dans son couloir. Les religieux s’occupant de la morale, de la conscience et le pouvoir politique s’occupant des affaires politiques. En tout cas, pour ce qui est de l’Eglise catholique, les évêques seront, comme chaque année, en assemblée ce mois de décembre à la fin de leur assemblée ordinaire et délivreront le message de Noël. C’est possible qu’ils abordent dans leur Lettre pastorale la situation sociopolitique du pays. Mais non pas parce que les acteurs politiques leur font les yeux doux mais parce qu’ils se considèrent comme les défenseurs de la justice, de la légalité et des artisans de la paix et enfin, des porteurs d’un message l’espérance.

Pierre Boubane

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Par : Boutros

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