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Regard. Après le 17 décembre un Tchad nouveau, certainement ! (Par Pierre Boubane)

Le camp du « Oui » au référendum a fait salle comble au Palais des Arts et de la Culture, samedi 25 novembre. Le président de la coalition du « Oui » qui n’est personne d’autre que le Premier ministre de transition, Saleh Kebzabo, a rappelé qu’on ne s’amuse pas avec l’Etat. Il faut consolider les acquis de l’Etat unitaire, au lieu de s’aventurer vers l’inconnu, en optant pour un Etat fédéral. Voilà résumé, à notre manière, son discours devant les représentants des partis qui militent pour le Oui. Ils seraient au moins 200 partis politiques.

Deux décisions en rapport avec cette campagne

Quelques jours avant le lancement de la campagne, le Premier ministre a signé deux décisions très critiquées par le camp du « Non », mais aussi par des observateurs de la vie politique nationale, comme Dr Evariste NgarlemToldé enseignant-chercheur à l’Université de N’Djaména. Le 21 novembre, le Premier Ministre a signé une décision portant création d’une coalition chargée d’organiser la campagne référendaire pour le « Oui » sur l’ensemble du territoire national. Une deuxième décision a été signée le lendemain, le 22 novembre 2023, portant désignation des membres du Bureau de ladite coalition. On apprend sur coup que le président de la coalition est Saleh Kebzabo lui-même. Pour ses détracteurs, la neutralité du Premier Ministre et du gouvernement pose problème. Manifestement, les critiques n’ont pas eu d’effets puisqu’on a vu le Premier ministre prendre la parole, samedi, en tant que président de la coalition du « Oui ».

Les nouvelles du camp du Non

Un peu timide en ce début de campagne ! C’est Mme Lydie Béassemda du PDI qui conduit la liste du « Non ». Et que le camp du « Non » est aussi bien décidé à faire en sorte que le « Non » l’emporte sur le « Oui ». D’autres partis politiques réunis dans un regroupement dénommé le Groupe de concertation des acteurs politiques GCAP ont prôné le boycott pur et simple du référendum. Ce qui nous réjouit nous autres simple citoyens, ce sont les appels à une campagne référendaire sans violence.

Les professionnels des médias invités à rester professionnels dans la couverture de cette campagne…

Le président de la Haute Autorité des médias et de l’Audiovisuel HAMA a beaucoup insisté pour que les journalistes restent neutres dans la couverture de cette campagne. Le sens de la responsabilité est rappelé aux journalistes. Du coup, dans les rédactions, c’est la rigueur dans le traitement de l’information concernant cette campagne. Le souci de la HAMA, tout à fait compréhensible, est d’éviter que des messages de haine se propagent parmi la population. La question de la forme de l’Etat suscite tellement de passions qu’il faut la traiter avec beaucoup de tact.

Quel que soit le résultat qui sortira des urnes, on aura un Tchad nouveau après le 17 décembre 

Loin d’être une prophétie, c’est plutôt un souhait. Une partie de la communauté nationale est convaincue que l’Etat unitaire est le meilleur choix. Il faut juste le parfaire en développant une politique de décentralisation effective et efficace avec de réels pouvoirs délégués aux entités déconcentrées. Ainsi, la décentralisation sera une priorité pour le gouvernement, parce qu’il faudra tenir la parole donnée au peuple. Si, au contraire, le non l’emporte, alors le Tchad expérimentera la forme de l’Etat fédérale. Les promoteurs du « Non » estiment que depuis plus de 60 ans, le Tchad vit sous le régime de l’Etat unitaire. Cette forme a montré ses limites. On a toujours parlé de décentralisation mais cela n’a jamais pris vraiment ! Pourquoi cette fois-ci cela marcherait, disent-ils ? En tout cas, une victoire du Non sera le pire scénario qui puisse arriver pour les partis politiques qui soutiennent la transition. Et il n’est pas exclu que le MPS, l’UNDR et tous les autres réclament l’organisation d’un nouveau scrutin afin que le peuple confirme son choix.

Pierre Boubane

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Par : Boutros

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