N Djamena
Le fait est historique. Pour la première fois dans l’histoire de la coupe du monde, le Maroc est la première nation africaine à se qualifier pour les demi-finales. Quel message nous envoie le royaume chérifien à travers un tel parcours ?
Le fait est rare, pour ne pas dire d’anthologie, pour qu’on en parle. Les Lions de l’Atlas, l’équipe de football du Maroc, se sont qualifiés pour la première fois pour la phase de demi-finale de la coupe du monde Qatar 2022. A travers le Maroc, c’est la toute première fois qu’une nation africaine est parvenue à ce seuil de la compétition.
Permettez la redondance, en effet, c’est pour la première fois dans l’histoire de la coupe du monde que le Maroc est parvenu au dernier carré de cette prestigieuse compétition. Ses prédécesseurs, le Cameroun, l’Algérie, le Nigeria, le Sénégal, pour ne citer que ceux-là, n’ont pu faire mieux. Le parcours du Maroc au Qatar, au-delà d’un mérite national à inscrire à l’actif du peuple marocain et des dirigeants marocains, est une fierté continentale.
Passé le temps des émotions, il faut se dire que le Maroc, à travers cet exploit nous envoie à nous Africains, un message fort. Une invite selon laquelle, le travail bien fait, l’exigence, la vision structurée paient toujours.
C’est le 14 mai 2008 que le roi Mohamed VI annonce la construction de l’Académie Mohamed VI de football, un projet dont la construction nécessite un investissement de 13 millions d’euros, soit 8 515 000 000 FCFA, financé intégralement par des entreprises privées. Un centre ultra moderne, un joyau qui n’a rien à envier aux infrastructures des plus grands clubs européens En septembre 2009, 45 enfants âgés de 12 à 13 ans forment la première promotion de l’académie.
De 2009 à nos jours, le success story de l’académie Mohamed VI se poursuit. Mardi 6 décembre, parmi la sélection qui a battu les Espagnols figurent trois joueurs issus de l’Académie Mohamed VI titularisés.
Ce couronnement est né il y a une dizaine d’années, de la vision de sa Majesté le roi Mohamed VI qui s’interrogeait sur les difficultés de l’équipe marocaine de football et comment parvenir à inverser la tendance. Les moyens ont suivi la volonté politique. Et voici les résultats !
Allons à l’école du Maroc ! Copions les bons exemples. Le centre de formation national, le centre technique de Milezi-Farcha, censé former la crème des footballeurs tchadiens depuis une dizaine d’années, a accouché d’une souris, malgré les colossaux budgets engloutis. En a-t-on tiré les leçons ? Vivement que l’apport du Comité de normalisation de la Fédération tchadienne de football, mis en place en partenariat avec la FIFA, puisse être porteur.
Le brillantissime parcours des lions de l’Atlas nous interpelle vivement. Gageons d’en tirer profit en termes de gouvernance politique pour le rayonnement du sport tchadien.
Frédéric MBAIDEDJI
