En cette période de récolte, la Province du Mandoul continue de traverser une période difficile à cause de la rareté des produits agricoles sur les marchés.
Sur le marché de Koumra, chef-lieu de la province du Mandoul, les céréales sont encore rares en cette période de récolte. Le sac de maïs de 100 kg se vend à 23 000 Fcfa. Celui du sorgho coûte 25.000 Fcfa et du riz 33 000 Fcfa. Mais il est rare d’en trouver, selon les témoignages des commerçants. Seul le sésame est abondant sur les marchés.
Le délégué provincial de l’Agriculture, M. Abdelkerim Sabre Boro, explique que cette rareté des céréales, est l’une des conséquences des inondations qu’a connues le Mandoul. A titre d’exemple, il détaille que dans le département de Barh Sara, 5495 hectares de toutes les cultures confondues sont détruits ; dans le département de Mam, 465 hectares sont détruits ; dans la sous-préfecture de Bekamba, 55 villages sont touchés par l’inondation ; et dans le canton Yomi, ce sont 21 villages avec 781 ménages touchés. En outre, constate le délégué, ces dernières années, les cultures de sésame et d’arachide sont privilégiées parce que ces produits s’écoulent plus rapidement sur les marchés et rapportent mieux par rapport aux céréales. Un kilogramme de sésame coûte 650 Fcfa, et celui de l’arachide 450 Fca. Des prix alléchants qui motivent les producteurs et les acheteurs.
Les cultures du sésame de l’arachide en plein essor
« Le sac de sésame rapporte facilement 50.000 Fcfa au producteur et celui d’arachide 35.000 Fcfa », informe M. Nanandoumngué Bolngar, un responsable des vendeurs de céréales au marché de Koumra. Il renseigne que même sur les marchés hebdomadaires des villages et cantons, les commerçants ne trouvent pas de céréales en quantité. Le rendement, disent-ils, est faible et les producteurs consciencieux préfèrent garder leurs récoltes pour leur propre consommation. Ils vendent le sésame, l’arachide et le riz. Or, d’après le délégué provincial de l’agriculture du Mandoul, sur les 396.000 hectares emblavés, toutes les cultures confondues, la culture vivrière est dominante.
Malgré cette situation, il est difficile de déclarer pour le moment si la campagne agricole 2022-2023 est déficitaire ou non. Car, il y a certes des inquiétudes par rapport aux inondations, mais il est trop tôt pour se prononcer. Il informe qu’une enquête sur la sécurité alimentaire est en cours dans le Mandoul. L’espoir n’est pas perdu en ce sens que les cultures de contre-saison sont très développées dans la vallée du Mandoul qui va du village Doro jusqu’au département de Tar-Alnass en passant par le village Kemkaga. Dans cette vallée, l’eau est permanente sur les 12 mois de l’année. Il suffit de promouvoir ou d’encourager la culture maraîchère pour compenser le déficit céréalier, conseille le délégué.
8 000 ménages victimes d’inondation pris en charge
Suite aux inondations, quelques huit mille ménages ont complètement perdu leurs moyens de subsistance. Ils ont été recensés et pris en charge par le Programme Alimentaire Mondial PAM et son partenaire CARE. Pour une période de trois mois, ils bénéficient d’une certaine somme d’argent et d’un kit d’hygiène leur permettant de survivre et de lutter contre certaines maladies. Le délégué de l’agriculture, M. Abdelkerim Sabre Boro, souhaite que d’autres ONG emboîtent les pas au PAM pour soulager ces sinistrés. Il précise qu’en ce moment, seuls les sinistrés des cantons Bédaya, Bédjondo et ceux du département de Barh Sara ont été ciblés lors d’une enquête.
Mastogue Olivier