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Peut-on s’opposer au mariage gay et le bénir en même temps ?

Dans une déclaration publiée le lundi 18 décembre dernier, le Pape François a acté la possibilité de bénir les couples en situation irrégulière à savoir les couples remariés. Mais ce texte qui autorise aussi la bénédiction des couples de même sexe fait grand bruit et divise les prélats. Tendons-nous vers la célébration des mariages gays ou vers un nouveau schisme au sein de l’Eglise catholique?

Peut-on s’opposer «fermement» au mariage homosexuel et le bénir en même temps ? La question semble absurde mais elle traduit ce qui s’apparente aujourd’hui à un revirement de l’Eglise catholique. Dans une déclaration intitulée «Fiducia supplicans», traduit du français «la confiance suppliante», le dicastère pour la doctrine de la foi, une instance chargée de veiller à la rigueur idéologique, acte qu’il «est possible de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe, sous une forme qui ne doit pas être fixée rituellement par les autorités ecclésiales, afin de ne pas créer de confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage». Une volte-face donc du Vatican qui s’opposait jusque-là à toute bénédiction des couples de même sexe, en considérant l’homosexualité comme un «péché».

Alors, l’Église catholique serait-elle en train d’opérer lentement sa révolution pour célébrer plus tard le mariage gay ? Qu’en est-il de la morale au sein de l’Eglise ?

La décision du souverain pontife qui aura sans doute des conséquences révèle le choc des cultures ou des civilisations au sein des épiscopats occidentaux et africains, au-delà de l’universalité de l’église. Le prêtre américain James Martin, connu pour son engagement en faveur des fidèles LGBT+ salue «une avancée majeure dans le ministère de l’Église auprès des personnes LGBT+» qui «reconnaît le profond désir de nombreux couples catholiques de même sexe de voir Dieu dans leurs relations amoureuses».

Une position pas totalement partagée aussi bien en Occident et surtout en Afrique. Dans une publication sur sa page Facebook, le père Jésuite Ludovic Lado a précisé : «en conscience, je ne bénirai pas un couple de même sexe parce que la Bible et ma culture condamnent l’homosexualité». Plus qu’une position, il s’interroge sur l’interprétation et la traduction du «couple de même sexe» dans nos langues africaines. «Bénir un couple homosexuel comme couple ? C’est quoi le projet? Comment traduit-on couple de même sexe dans vos langues maternelles respectives», s’interroge le prélat qui conclut comme pour rassurer ceux qui s’alarment, «l’église catholique, c’est plus de 2000 ans d’erreurs et de corrections. C’est ça l’expérience ! Donc pas de panique !».

Mais au-delà des positions des uns et des autres, somme toute raisonnable, qui sommes-nous pour jeter la première pierre à quiconque ?

Stanyslas Asnan

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