N’Djaména a son nouveau maire !

La commune de N’Djamena a un nouveau Maire, Bartchiret Fatimé Zara Douga. Ce changement est intervenu après le retrait de confiance à l’exécutif sortant par les Conseillers municipaux. Le maire sortant, Ali Haroun, n’a pas apprécié la manière avec laquelle, lui et son équipe ont été mises à l’écart.

Oui ! C’est la manière de procéder que Ali Haroun n’a pas aimé. Il aurait appris la nouvelle de la désignation du nouveau maire comme tout le monde sur les réseaux sociaux. Il a tenté d’organiser une contre-attaque médiatique via un communiqué de presse. Trop tard, le coup était parti. Tout a commencé dimanche 15 janvier. Une rumeur persistante annonce la désignation d’un nouveau maire de la capitale. Le nom et la photo d’une dame circulent sur les réseaux sociaux, Bartchiret Fatimé Zara Douga, sans que l’information ne soit confirmée par les voix autorisées. Le matin de ce lundi 16 janvier, la confusion règne dans certaines rédactions qui hésitent de relayer l’information. Surtout que le maire sortant, après avoir appris la désignation de son successeur, comme tout le monde sur les réseaux sociaux, a réagi dès dimanche via un communiqué dans lequel il dément ce qui, à ce stade, reste une rumeur. Ali Haroun assure qu’il n’y a eu aucune session extraordinaire le dimanche 15 janvier 2023, et que l’organe délibérant de la commune ne s’est pas réuni à cet effet.

Il n’y a jamais de fumée sans feu, dit l’adage. Ali Haroun ne tiendra que 24h, puisque finalement, il s’est incliné devant la décision des Conseillers municipaux, ce lundi 16 janvier. Il cède ainsi son fauteuil à son successeur. La passation de service a eu lieu. Mais Ali Haroun a tenu à dire ce qui l’a dérangé dans ce feuilleton : la procédure. Il a souligné l’importance de suivre les règles et les procédures en vigueur pour de telles décisions.

Quel rôle les réseaux sociaux ont-ils joué dans cette mise à l’écart de Ali Haroun et son équipe ? A priori aucun ! Mais le fait que l’annonce des changements se fasse sur les réseaux sociaux n’est ni digne d’une bonne administration, ni élégante non plus, estime le maire sortant de N’Djaména. C’est donc la manière de faire qu’il conteste. Mais combien sont ceux qui se soucient aujourd’hui de l’élégance dans le champ politique ? Pour beaucoup, en politique seul le résultat compte et tous les coups semblent être permis pour parvenir à ses fins.

Selon plusieurs sources, c’est à l’issue d’une session extraordinaire tenue le 16 janvier que les Conseillers municipaux auraient à l’unanimité, désigné, la nouvelle équipe qui arrive à la mairie de N’Djaména. Que reproche-t-on à l’équipe sortante pour qu’on la pousse vers la sortie de la manière la plus humiliante ? Les langues se délieront, sans doute !

D’ailleurs est-ce la question que se posent les N’Djaménois ? Finalement ce qui intéresse nos compatriotes de la capitale, ce n’est pas de savoir qui a été informé ? Quel jour ? A quelle heure et par qui ? Et par quel canal médiatique ? Les attentes de la population de la capitale sont ailleurs. Les N’Djaménois veulent une ville propre, une ville qui dispose des services sociaux de base pour soutenir les plus vulnérables, une ville qui sait s’organiser pour mieux répondre aux urgences qui s’imposent comme ce fut le cas avec les inondations dans le 9^e Arrondissement.

A l’équipe qui prend les rênes de la municipalité d’en tirer les leçons et de faire ce que la population attend d’elle. A défaut, les faits sont têtus…

Pierre Boubane