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Moundou : un anniversaire morose et diversement apprécié

La capitale économique du Tchad, Moundou, a vibré ce 11 août 2022 au rythme de la commémoration du 62ème anniversaire de l’accession du Tchad à l’indépendance. Une célébration plutôt morose dont le bilan ne fait pas l’unanimité.

Les manifestations se sont déroulées sous l’autorité du gouverneur de la province du Logone Occidental, Ali Bachar Souleymane en présence de la population, des autorités politiques, militaires et des invités.

Après la levée de couleurs, le gouverneur a effectué le passage en revue des différentes troupes militaires avant de déposer des gerbes de fleurs sur le monument aux Martyrs. Puis a suivi le défilé de l’Etat-major de la zone de sécurité n°9 composée de la gendarmerie nationale, l’armée nationale, les gardes nomades nationales, la police nationale, la police municipale et l’association des retraités civils et militaires.

Pour le Sociologue Mbayamel Dieudonné, « l’évaluation de l’accession du Tchad à l’indépendance de 1960 jusqu’aujourd’hui, c’est du bazar. Nous avons passé 62 ans inutilement dans la guerre qui continue à faire sombrer notre pays dans le sous-développement ». Selon lui, « les indicateurs ne nous permettent pas d’apprécier positivement le Tchad depuis 1960 car, malgré certains aspects positifs comme la souveraineté internationale, il y a rien de mieux à dire parce que la clé du développement reste la paix ». La mal gouvernance est l’origine de notre sous-développement.

Selon Deouhoyol Etienne, enseignant au Centre d’Apprentissage de la Langue Française de Moundou, « le problème réside dans la gestion de la chose publique. Avant, il n’y avait pas le pétrole, mais il n’y avait pas la misère comme aujourd’hui ; il n’y avait pas d’arriérés de salaires quand bien même les fonctionnaires ne gagnaient pas beaucoup. Aujourd’hui, avec le pétrole, nous ne pouvons pas nous développer parce que des individus veulent être plus riches que l’Etat. Il faut crever l’abcès en parlant des détournements de deniers publics pour lesquels personne n’est puni dans ce pays. Comment voulez-vous qu’on se développe ? Tous les pays qui ont accédé à l’indépendance au même moment que le Tchad sont tous loin en terme de développement ».

Quant au Premier adjoint au maire de la ville de Moundou, Clément Adembaye, il reconnait les efforts du gouvernement en faveur de la paix. Il invite les jeunes au courage : « Les jeunes ne doivent pas se décourager. Il faut qu’ils se battent dans l’espérance et un jour, la paix, gage du développement, reviendra dans notre pays », conseille-t-il.

Il faut dire que la célébration de cet anniversaire n’a pas mobilisé particulièrement les citoyens comme d’autres grandes fêtes nationales.

Dingaorané Stéphane, Moundou

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Nestor HINYANDIGUIM MALO

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