Ecrire sans travestir, Informer sans manipuler, Analyser sans préjugés

Massacres de Mangalmé : les ressortissants du Guéra réclament justice

La plateforme des associations et chefs de race du Guéra a fait ce mardi 1er novembre au CEFOD la restitution de la mission diligentée à Mangalmé suite aux tueries survenues dans ce canton il y a quelques semaines. Le mot justice est revenue sur toutes les lèvres.

Ils étaient plus de 150 à prendre part dans la salle multimédia du CEFOD à la restitution de la mission de la plateforme des associations et chefs de race du Guéra envoyée à Mangalmé du 22 au 25 octobre 2022. La mission a sillonné le département d’Abtouyour, du Guéra, Mongo et Mangalmé. De l’avis des organisateurs, cette mission est l’une des neuf résolutions de la première assemblée générale du 03 octobre dernier et vise compatir avec les victimes et leurs proches, à sensibiliser les populations au vivre ensemble et à plus de vigilance. Lors de la restitution, les participants ont évalué les neuf résolutions et leur niveau de mise en œuvre.

Oumar Djimet Moussa, rapporteur de la mission, confie que la situation est encore critique à Mangalmé, malgré l’intervention de l’Etat. Pour preuve, pendant le séjour de la délégation, quatre morts ont été enregistrés. Une vingtaine d’hommes armés à moto ont tenté de faire des incursions. Ils en ont été dissuadés par les comités de vigilance et de veille mis en place. La tragédie de Mangalmé a entraîné d’énormes pertes. Plus de 700 bovins, 3000 caprins, des centaines de chevaux emportés, des vivres et maisons ont été brûlés. Comme pertes en vies humaines, la mission a déploré 84 morts. Et ce bilan est évolutif. Un des blessés était dans son champ de béré-béré lorsqu’on lui a tiré dessus, apprend-on lors des échanges. ‘‘Les gens ont peur d’aller dans les champs alors que c’est la période des récoltes ; ce qui entraîne des risques de famine’’, prévient Oumar Djimet Moussa.

Un des intervenants rappelle que depuis toujours au Guéra, les agriculteurs et les éleveurs n’utilisaient pas d’armes à feu et vivaient paisiblement. ‘‘Ces problèmes ont été instrumentalisés par quelles mains obscures, on ne sait. L’Etat est interpellé pour assurer la sécurité des populations et les assister en vivres et non vivres’’, lance le rapporteur de la mission.

La plateforme plaide pour que les nombreux jeunes arrêtés et détenus à Mongo ou transférés à Korotoro recouvrent la liberté. L’un des actes majeurs posés à l’issue de la restitution est la mise en place d’une caisse de solidarité en vue d’assister les victimes de Mangalmé.

Frédéric Mbaïdedji

Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn
Frédéric Mbaidedji

Frédéric Mbaidedji

Laisser un commentaire