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Logone Occidental : des tracés des couloirs de transhumance posent problème

Entamés le 1ier mars 2022 par le préfet du Lac Wey, Dillo Borgou, les tracés des couloirs de transhumance dits secondaires dans le département du Lac Wey divisent les acteurs.

M. Dillo Borgou, préfet du Lac Wey

Justifiant les opérations qu’il a entreprises dans les sous-préfectures de Déli et Bah, Dillo Borgou soutient que son acte a été posé de commun accord avec les populations concernées. Pour lui, ce sont des couloirs existants de 15m qu’on a étendus de 15m supplémentaires pour permettre aux animaux d’avoir accès à l’eau. Il justifie en outre que ces couloirs de transhumance permettront d’avoir un accès fluide au Complexe Industriel des Abattoirs du Logone (CIAL) qui va bientôt lancer ses activités, générant plus 7 000 emplois notamment en milieu jeune dans la Province du Logone Occidental. Ces arguments de l’autorité ne convainquent pas pour autant les populations, notamment les représentants des populations à la base. Ces derniers, à l’exemple du président du Comité de Défense des Intérêts Cantonaux (CDIC), Mbaitayo René, dénoncent le flou qui entoure l’action sans information et sensibilisation préalable des populations.

La Société Civile écartée de l’opération

M. Djouma Victor, Délégué Sud de l’APLFT

Dénonçant ce manque de sensibilisation dans cette affaire, le délégué Sud de l’Association pour la Promotion des Libertés Fondamentales au Tchad (APLFT), Djouma Victor, qualifie l’acte d’arbitraire. Pour lui, depuis le retrait de la loi sur le code pastoral au Tchad, seul la loi 004/PR/1959 portant réglementation du nomadisme au Tchad reste en vigueur. Il déplore qu’en agissant ainsi, les initiateurs de ces tracés n’accomplissent que la volonté des éleveurs, foulant aux pieds les textes réglementaires. S’il doit y avoir des couloirs de transhumance dans la province du Logone Occidental, ceux-ci doivent être orientés en direction des pays voisins, notamment le Cameroun et la République Centrafricaine, estiment-ils.  Le délégué Sud de l’APLFT regrette que les autorités confondent les servitudes qui sont des passages négociés pour permettre aux bétails d’aller soit au pâturage, soit aux points d’eau, soit encore aux ferricks. Appelant les autorités administratives à la retenue, les Organisations de la Société Civile (OSC) voient dans cette opération la recherche de la préservation de leurs propres intérêts privés, ignorant la convention de Laokassy qui est un document de référence dans la gestion des conflits entre éleveurs et agriculteurs dans la province du Logone Occidental. La Convention de Laokassy est un accord-cadre pour la gestion et le règlement des conflits entre éleveurs et agriculteurs, signé en 2010 par les différents acteurs impliqués dans la gestion de ces conflits à l’’issue d’un atelier tenu du 14 au 16 mai 2010 à Laokassy, dans le département de la Dodjé.

Beindé Bessandé, correspondant au Logone occidental

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Nestor HINYANDIGUIM MALO

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