Ecrire sans travestir, Informer sans manipuler, Analyser sans préjugés

L’image de l’Union européenne à l’épreuve du Qatargate

L’union européenne est secouée en ce moment par le Qatar gate, du nom de ce scandale de corruption dans lequel auraient trempé certains eurodéputés en tête desquels la vice-présidente du parlement européenne Eva Kaili. En fait, de quoi s’agit-il ?

Bruxelles, la capitale de l’Union Européenne est en ébullition ces jours-ci. Pour cause, l’affaire de corruption survenue au Parlement européen, qui a entraîné l’incarcération de plusieurs personnalités dont la vice-présidente grecque Eva Kaili.

Il ne s’agit pas des suspicions de corruption pour l’obtention de la coupe du monde en 2010, moins encore des conditions de vie des travailleurs immigrés. Loin s’en faut. C’est d’un nouveau dossier qu’il s’agit.

La vice-présidente du parlement européen, la Grecque Eva Kaili, est accusée d’avoir perçu de grosses sommes d’argent en liquide de la part du Qatar pour influer sur les décisions de l’Union européenne, notamment sur une résolution qui condamne les violations des droits humains au Qatar. Soupçonnés de corruption, cette eurodéputée, membre du parti socialiste grec PASOK et cinq autres personnes ont été interpellées et écrouées à Bruxelles.

Jalouse de sa réputation, le Parlement européen a immédiatement déchu de sa fonction de vice-présidente Eva Kaili. Une sanction pour « faute grave » approuvée à la quasi-unanimité des députés présents à Strasbourg en séance plénière, soit 625 votes favorables sur 628 exprimés, un contre et deux abstentions.

Une sanction qui intervient même si le Qatar a formellement démenti être l’auteur desdites tentatives de corruption. L’avocat de Mme Kaili soutient lui aussi, que sa cliente n’avait accepté aucun « pot-de-vin du Qatar ».

De l’avis certains observateurs, l’affaire Kaili est révélatrice des méthodes de lobbysme du Qatar jugées illégales. Pour polir son image, ce riche émirat n’hésite pas à « arroser » de petrodollars les milieux politiques et sportifs, comme pour paraphraser un chef d’Etat africain. Ce feuilleton politico-judiciaire, s’il vient à être confirmé par la justice, constituerait un dangereux précédent.

Quid de l’image de l’Union européenne dans le monde et particulièrement dans les pays en voie de développement où son accompagnement dans les projets de développement n’est point à démontrer ? Les subventions et prêts de l’UE accordés aux Etats, organisations de la société civile ont été toujours synonymes d’éthique, de bonne gouvernance, de redevabilité, de respect des droits humains, et que sais-je ?

L’affaire Kaili, si cela vient à être confirmé, serait une prime à la mal gouvernance accordée sous nos tropiques à des responsables d’associations, d’ONG et de chefs d’Etat véreux, dont la bonne gouvernance est le dernier des soucis.

Le Qatargate recèle sans conteste des enjeux énormes en matière de publique internationale ainsi que de relations internationales. Affaire à suivre…

Frédéric Mbaïdedji

Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn
Frédéric Mbaidedji

Frédéric Mbaidedji

Laisser un commentaire