Ecrire sans travestir, Informer sans manipuler, Analyser sans préjugés

Les Malgaches votent sur fond de tensions

Ce jeudi 16 novembre 2023, les Malgaches élisent leur président de la République. Cette présidentielle boycottée par une grande partie de la classe malgache oppose le président sortant Andry Rajoelina et deux autres candidats.

Plus de 11 millions de malgaches sont attendus aux urnes ce jeudi pour élire leur président de la République. Le premier tour de cette présidentielle se tient au lendemain d’une journée agitée comme à l’accoutumée depuis plus de deux semaines. Hier soir, les autorités ont dû instaurer un couvre-feu nocturne après des incidents opposant les manifestants aux forces de l’ordre. Le président sortant Andry Rajoelina fait face à deux candidats pour ce premier tour alors que le collectif des 11 candidats qui appelle au boycott maintient ses appels à la contestation. L’opposition conteste l’éligibilité du président sortant qui est devenu d’après elle citoyen français depuis 2014 en appelant à des manifestations et au boycott. Une posture qualifiée d’irresponsable par l’entourage du président sortant. « C’est irresponsable d’inciter les électeurs à ne pas aller voter», fustige Lalatiana Rakotondrazafy, porte-parole de campagne du président sortant qui accuse l’opposition de vouloir « saboter » le scrutin par «une tentative de prise en otage de toute la nation».

D’après nos confrères de Le Point, le Madagascar est le seul pays qui s’appauvrit depuis soixante ans sans avoir connu la guerre, en dépit de ses ressources naturelles. Entre 1960 et 2020, «le revenu par habitant a diminué de 45 %», d’après une tribune publiée en mai dernier et intitulée «Comment Madagascar peut-il rompre le cercle vicieux de la pauvreté ?». D’après les représentantes de la Banque mondiale et de l’International Finance Corporation, Marie-Chantal Uwanyiligira et Marcelle Ayo, ainsi que l’économiste Francis Mulangu qui ont signé cette Tribune, «les maigres progrès enregistrés lors des périodes de relative stabilité sont presque systématiquement balayés par les crises successives», fustigeant ainsi le manque de transparence au cœur du pouvoir et la capture de l’État par des élites.

L’un des véritables enjeux de cette élection présidentielle marquée par des vives tensions sera le taux de participation.

Stanyslas Asnan

Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn
Stanyslas ASNAN

Stanyslas ASNAN

Laisser un commentaire