Ecrire sans travestir, Informer sans manipuler, Analyser sans préjugés

Les étudiants de l’Université réduits à faire de l’autostop

Depuis quelques semaines, l’on constate chaque jour la présence des étudiants de l’université de N’Djaména, le long des artères de la capitale, faisant de l’autostop pour aller à leurs facultés. Motif, les conducteurs de bus du Centre National des Œuvres Universitaires (CNOU) sont en congés. Une situation déplorable et non sans risque pour les concernés.

Oui en effet, il n’est pas surprenant pour tout usager qui emprunte les artères de la capitale N’Djaména, de voir alignés tout au long du trajet, des étudiants et étudiantes de l’université de N’Djaména, les sollicitant de lesur rendre service. Que ce soit sur les axes menant aux facultés de Toukra ou ceux conduisant vers la faculté des sciences exactes et appliquées de Farcha.

Certains ont la chance de tomber sur des bons samaritains qui leur rendent ce service, à moto ou en véhicules. D’autres, par contre essuient le refus sinon l’indifférence des automobilistes et motocyclistes, ce qui est synonyme des heures perdues ou de contrôles ratés.

De l’avis de certains étudiants contactés, leur calvaire s’explique par le départ en congé des chauffeurs des bus du Centre National des œuvres universitaires (CNOU) qui a en charge la gestion des transports des étudiants. Les chauffeurs étant en congé, les bus sont mis sur cale. Les perturbations de l’année académique en seraient aussi la cause. Face à cette situation, c’est aux étudiants de se débrouiller pour regagner leurs facultés respectives. Un véritable parcours de combattant, vu que les différentes facultés sont assez distantes du centre-ville.

L’autostop est un plan B, aussi vieux que le monde qui nous dépanne quand l’on est coincé. En tombant sur des automobilistes imbus de valeurs citoyennes, on peut se faire déposer. Mais de plus en plus, la ville devenant plus cruelle avec la montée de la criminalité, nombre d’automobilistes hésitent sinon refusent – parfois à raison- de déposer un inconnu au risque de se faire agresser. Vice-versa, les autostoppeurs aussi peuvent courir le risque de tomber sur des automobilistes animés d’intentions malveillantes. Surtout pour les jeunes filles et jeunes hommes. Les cas d’enlèvement, de séquestration, de viols, de trafics d’organes ou même de meurtres sont assez courants. Du coup, en recourant à la stratégie de l’autostop, les étudiants s’exposent à tout.

Il serait judicieux pour le Centre National des Œuvres universitaires de trouver une solution à cet état de fait ou dans l’avenir, voir comment éviter d’en arriver là pour que les étudiants, futures élites du pays, étudient dans des conditions idoines, sans risque.

En passant, les étudiants tchadiens, du moins certains qui avaient l’habitude d’insulter gratuitement les passants et autres usagers, du temps où les bus les amenaient au campus de Toukra ou Farcha, devront savoir que la roue de l’histoire tourne. C’est vers ces mêmes usagers qu’ils se tournent présentement pour demander service. A méditer…

Frédéric Mbaïdedji

Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn
Frédéric Mbaidedji

Frédéric Mbaidedji

Laisser un commentaire

A propos

Tchad et Culture est une revue tchadienne d’analyses et de d’informations générales

Derniers Articles

Follow Us

Dernière vidéos