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Les enseignants entrent en grève «sèche et illimitée»

A l’issue de leur assemblée générale extraordinaire, les enseignants tchadiens ont décidé de destituer le bureau exécutif national et provincial de N’Djaména et d’entrer en grève «sèche et illimitée» à compter de ce jeudi 09 novembre 2023.

Il y a eu de l’électricité à l’air ce matin. Dans la cour de l’école du centre, située dans la commune du 3ème arrondissement de N’Djamena, la colère se lit sur le visage de quelques enseignants venus assister à leur assemblée générale extraordinaire. «Les gens s’amusent avec nous mais nous n’allons pas leur faire cadeau», fustige un enseignant, regard crispé. Mais aux premières heures de la journée, certains, c’est le moment de retrouvailles pour certains collègues enseignants, après quelques jours à la maison. «Cela fait longtemps mon frère», se lancent deux enseignants qui se font des accolades. Mais très vide, les débats tourneront autour du bureau exécutif national de leur Syndicat, accusé de n’avoir pas ne défendre valablement «la cause» des enseignants. Une brève accalmie donc, un court moment de communion. «Les gens (Ndlr : membres du bureau exécutif national) profitent de nous pour se faire des postes. Trop, c’est trop», dénonce un autre, dents serrés. A l’ouverture de l’assemblée, des appels à la destitution du bureau exécutif national et provincial de N’Djaména et à la prorogation de la grève vont se multiplier.
Sans surprise, le bureau sera destitué et un comité de crise, celui-là même qui a convoqué cette assemblée générale extraordinaire sera ipso-facto mis en place. Ce dernier appellera les enseignants à observer « une grève sèche et illimitée sur l’ensemble du territoire national ».
Depuis hier 08 novembre, le président du comité de crise du Syndicat des enseignants du Tchad (Set), Djimoudouel Faustin avait annoncé la couleur. Au cours d’un point de presse, il a indiqué l’assemblée générale extraordinaire de ce jeudi 09 novembre marquera le lancement de la grève « sèche et illimitée (…) jusqu’au payement intégral (…) des 16 mesures et abattement » à tous les enseignants.
« Les responsables d’hier sont différents de ceux d’aujourd’hui, animés par l’intérêt égoïste. Nous constatons avec regret que nos responsables actuels, à différents niveaux ferment délibérément leurs yeux et bouchent leurs oreilles pour ne pas regarder la misère et ni écouter les cris sinon le gémissement des camarades qui meurent tous les jours faute de meilleurs conditions de travail », a déploré Djimoudouel Faustin qui fustige l’attitude des autorités. «Le gouvernement a coupé l’argent de tous les fonctionnaires sans négociations préalables (…), maintenant qu’il y a embellie financière, nous exigeons qu’on nous rembourse notre argent coupé pendant que nos enfants ont faim, pendant que nos femmes n’arrivent pas à donner trois repas par jour (…) qu’on nous verse notre argent coupé du vivant de chacun de nous mais pas après notre mort (…)», ajoute-t-il.

Cette grève reste un casse tête pour le gouvernement qui entend refonder le système éducatif.

Stanyslas Asnan

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