N Djamena
Le Palais des arts et de la Culture (Ex Palais du 15 janvier) a servi de cadre pour la commémoration de la journée mondiale de l’eau 2024, placé sous le thème : « l’eau pour la paix ». C’est le ministre de l’eau et de l’assainissement Passalé Kanabé Marcelin qui a présidé cette journée commémorative en présence des partenaires techniques et financiers du Tchad en matière d’eau et d’assainissement.
« Les tensions autour de l’eau exacerbent les conflits » : c’est le message envoyé par les Nations-Unies autour du thème « l’eau pour la paix » est un peu plus claire. Pour préserver la paix, il est impératif, non seulement de sauvegarder les ressources en eau mais aussi pour « renforcer la coopération régionale et mondiale dans ce domaine ». Au Tchad, la commémoration de la journée a été une occasion d’échanges, de partage et de renouvellement d’engagements des partenaires du pays, tant techniques que financiers à soutenir les efforts des autorités en matière d’eau et d’assainissement en vue d’assurer un avenir meilleur à nos enfants.
Selon le représentant de l’Unicef au Tchad, la ressource en eau est de plus en plus menacée par différents phénomènes parmi lesquels l’urbanisation, le changement climatique et le développement économique (agriculture, industrie). « Ces phénomènes affectent la disponibilité de la ressource en eau aussi bien en quantité qu’en qualité pour les différents usages de la population », relève Jacques Boyer. Dans le contexte tchadien, ajoute-t-il, la ressource en eau constitue un levier essentiel du développement socio-économique et une source de paix et de cohésion sociale. « La ressource en eau est un catalyseur de cohésion sociale entre populations hôtes, refugiées et déplacées internes, ou encore entre agriculteurs et éleveurs quand elle est bien gérée », note Jacques Boyer. Il a par ailleurs réitéré l’engagement de l’Unicef à accompagner le gouvernement dans ses efforts de consolidation de la paix au moyen d’une amélioration de l’accès à l’eau, d’une gestion intégrée des ressources en eau et d’une prise en compte des risques et vulnérabilités tels que les changements climatiques.
Le représentant pays de la Banque africaine de développement (Bad) au Tchad affirme que l’eau, source de vie, est aussi un facteur de paix et de stabilité. « Les pressions croissantes sur les ressources en eau, exacerbées par le changement climatique, peuvent parfois être une source de conflits. C’est pourquoi il est impératif de promouvoir la gestion équitable et durable de l’eau, fondée sur la coopération et le dialogue, pour préserver la paix et la sécurité », déclare Claude N’Kodia. Il a également réaffirmé l’engagement « indéfectible » de son institution à soutenir les efforts du gouvernement. « Nous devons œuvrer pour assurer un accès équitable à l’eau et promouvoir une gestion durable des ressources hydriques, dans le respect de notre environnement et des générations futures », a-t-il complété.
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Pour le ministre de l’eau et de l’assainissement, le thème de l’édition 2024 de la journée mondiale de l’eau est à la fois interpellateur et révélateur. « (…) Lorsque l’eau devient rare et que son accès est équitablement distribué, elle peut être source de paix et de stabilité sociale (…). Par contre, si l’injustice et l’iniquité surviennent dans sa répartition et distribution géographique, elles sont susceptibles d’engendrer des conflits (…) », prévient Passalé Kanabé Marcelin.
Au Tchad, 62% de la population a accès à l’eau potable mais seulement 6% a accès à l’eau potable gérée en toute sécurité d’après le Rapport du Programme conjoint de Suivi Organisation mondiale de la santé (Oms)- le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (Unicef) de de 2022.
Stanyslas Asnan
