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Le renouvellement du mandat de la MINUSMA au Mali : le gouvernement pose des conditions

Le chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), El-Ghassim Wane, a présenté le 13 juin devant le Conseil de Sécurité un rapport de suivi de l’Accord d’Alger. Il fait état du recrutement spécial de 2000 nouveaux éléments devant être déployés dans les régions du nord et cela a été dénoncé par les mouvements signataires. Ce rapport a suscité la réaction du chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop qui demande la révision du mandat de la Minusma.

Le gouvernement n’aurait reçu aucune plainte d’un quelconque groupe dans ce sens. Le Mali attend de la mission de l’ONU qu’elle soit « centrée sur la protection des populations civiles et l’appui au rétablissement de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble de son territoire ». Chose qu’elle n’a pas réussi à réaliser depuis son déploiement, a déclaré le chef de la diplomatie malienne. C’était devant le Conseil de Sécurité, à New-York. Abdoulaye Diop a déploré ainsi le manque d’efficacité de la mission de la MINUSMA. Selon lui, malgré le soutien international apporté depuis 2013 « la situation sécuritaire n’a fait qu’empirer » dans son pays. Il est, dès lors, légitime de s’interroger sur le rôle réel de l’ONU, a-t-il avancé.

La révision du mandat, condition sine qua non

Si l’ONU doit renouveler le mandat de sa mission, ce « mandat doit être centré sur la protection des populations civiles et l’appui au rétablissement de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble de son territoire », exige le ministre des Affaires étrangères. Il serait aussi indispensable de mieux « définir et articuler la notion de protection des civils dans un contexte de guerre asymétrique », renchérit Abdoulaye Diop. Le chef de la diplomatie malienne souhaite également une clarification sur : « contre qui on veut protéger les populations, sachant que la menace principale provient des groupes armés terroristes. Comment la MINUSMA peut-elle protéger les populations si elle n’est en mesure de faire face à la menace ? Pour cela, il suggère aussi que le mandat de la MINUSMA prenne « obligatoirement en compte la montée en puissance des forces de défense et de sécurité du Mali, qui sont désormais en première ligne face aux groupes terroristes ».

Le Malien a, par contre, opposé un niet catégorique à la demande d’appui aérien de Barkhane pour le compte de la MINUSMA. « Le Gouvernement du Mali exprime son opposition ferme à l’intervention sur son territoire de la force française Barkhane, après la décision unilatérale de retrait de ladite force et la dénonciation par le Mali des Accords de défense avec la France ». Le diplomate en a appelé au respect strict de la souveraineté du Mali et des décisions prises par le gouvernement. Autre condition,  le Mali indique la « nécessité d’une meilleure coordination des actions de la MINUSMA avec l’Etat malien de manière à assurer une pleine efficacité dans l’accomplissement de son futur mandat ».

Le retour à l’ordre constitution

Par ailleurs, le diplomate malien a rappelé « l’attachement du peuple malien à la démocratie ». Le décret n°2022-0335/PT-RM du 07 juin 2022 fixe la durée de la transition à 24 mois, à partir du 26 mars 2022. De même, le décret n°2022-0342/PT-RM du 10 juin 2022 a créé, auprès du Président de la Transition, une Commission de rédaction d’un avant-projet de constitution de la République du Mali, dans le cadre de la Refondation. Cela démontre à suffisance l’engagement des autorités de la transition pour le retour à l’ordre constitutionnel, a indiqué Abdoulaye Diop. Une nouvelle loi électorale sera adoptée par le Conseil National de Transition et le Gouvernement procédera à la publication du chronogramme de la Transition. Enfin, le Gouvernement du Mali se dit toujours ouvert au dialogue avec la CEDEAO. Un mécanisme de suivi sera mis en place en concertation avec le Comité local de suivi de la Transition. Celui-ci comprendra les Nations Unies et l’Union Africaine, a-t-il informé. Ainsi, le Gouvernement du Mali « fonde l’espoir d’une levée très prochaine des sanctions qui frappent injustement les populations maliennes et qui affectent l’économie du pays », espère Abdoulaye Diop.

Pierre Boubane

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Par : Boutros

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