Le 12 avril 2022, le gouverneur du Moyen-Chari, le Général Ali Ahmat Akhabache a rencontré, à sa résidence à Sarh, tous les chefs traditionnels du canton Koumogo.
Ils sont 91 chefs de villages et 28 chefs de ferricks à prendre part à cette rencontre. Au menu des échanges, la cohabitation pacifique, le vivre ensemble, la paix et le développement socio-économique dudit canton.
Le chef de canton de Koumogo, Rimnely Marcel, a d’abord mis l’accent sur le manque d’infrastructures scolaires et sanitaires avant d’aborder le voler de la sécurité. « Koumogo n’est pas calme », informe-t-il. Les agriculteurs et éleveurs ne se comprennent pas. Les éleveurs ne respectent pas les us et coutumes de ce terroir, ils occupent des terres sans l’avis des chefs de villages. La dévastation des champs par les bœufs est récurrente pendant la saison des pluies et la période de récolte, énumère-t-il les problèmes.
Les chefs de villages ont également témoigné que les éleveurs installés dans leurs villages ne les respectent pas. En cas de dévastation des champs par leurs troupeaux, ils refusent de dédommager les agriculteurs. Et si le problème est porté à la brigade, les agriculteurs ne trouvent jamais gain de cause faute d’impartialité des éléments de la gendarmerie. Certains éleveurs refusent de répondre aux convocations des chefs de villages et du chef canton sous prétexte qu’ils appartiennent aux cantons Gabian et Bekamba.
Les chefs de ferricks, pour leur part, affirment n’avoir pas de problème avec les agriculteurs de Koumogo. Ils relèvent toutefois que certains jeunes ne veulent pas les sentir dans cette localité où ils vivent pourtant depuis l’époque de Ngarta Tombalbaye. Ils disent ne savoir où aller.
Répondant aux préoccupations des uns et des autres, le gouverneur du Moyen-Chari leur demande de changer de comportement et de mentalité pour un bon vivre ensemble. Le gouverneur prévient qu’il ne veut plus entendre parler de dévastation des champs par les bœufs. En cas de dévastation, il doit y avoir des dédommagements à la hauteur des dégâts causés. Les éleveurs sont appelés à respecter les us et coutumes et les chefs de villages. Tous les actes et comportements doivent concourir à l’instauration de la paix et non à semer des conflits entre les deux communautés. Tous les chefs de villages et de ferricks sont sommés de prendre leurs responsabilités en cultivant la paix et non la division car, le Tchad est un et indivisible.
Mastogue Olivier