N Djamena
Le jeudi 26 janvier, s’est tenue au Sénégal la 2e Conférence internationale de Dakar sur l’agriculture, Dakar II, sous le thème de la souveraineté alimentaire et de la résilience. Seize Chefs d’Etat et de gouvernement y ont pris part. Que retenir de cette rencontre internationale ?
La photo de famille des participants est belle. Facilement reconnaissable sur cette photo de famille, le président Kenyan William Ruto, le Zimbabwien Emmerson Mnangagwa, le Nigérian Muhammadu Buhari, entre autres, et bien sûr le président Sénégalais qui accueillait l’évènement. Macky Sall avait à ses côtés le président de la Commission de l’Union Africaine, notre compatriote Moussa Faki Mahamat.
Les 16 dirigeants africains réunis à Dakar ont émis le souhait d’inscrire, résolument, l’Afrique dans la dynamique de l’Afrique des solutions. C’est-à-dire « une Afrique qui puise dans son énorme potentiel pour se nourrir par elle-même et aider à nourrir le monde ». Selon le président sénégalais qui assure la présidence tournante de l’UA, cette rencontre marque tout l’intérêt accordé au secteur vital de l’agriculture, pour en faire une source de résilience.
Dans le contexte post-Covid et frappés par les conséquences de la guerre ukrainienne, certains pays comme le Tchad ont déclaré « l’urgence alimentaire » en raison de la « détérioration constante de la situation nutritionnelle », selon un décret rendu public jeudi 2 juin 2022 par le gouvernement de transition. Les autorités de notre pays ont lancé un appel à tous les acteurs nationaux et les partenaires internationaux de venir en aide aux populations. Certains partenaires ont réagi favorablement à cet appel.
Il y a plus d’une décennie que l’Afrique cherche à résoudre le problème de la famine sur le continent en s’appuyant sur le secteur de l’agriculture. Déjà, en 2009, le dirigeant d’un pays africain déclarait, lors d’un sommet de la FAO, à Rome, que les Africains ne pouvaient plus être nourris comme des mendiants. Plus de 10 ans après, il semble que l’Afrique n’a pas fait le bon avant souhaité par les officiels. Ensemble, nous avons constaté le voyage exprès en Russie du président de l’Union Africaine, Macky Sall, le 3 juin dernier pour tenter de convaincre son homologue russe, Vladimir Poutine, de lever le blocus imposé sur les céréales ukrainiennes, notamment à destination de l’Afrique.
Il y a donc une réelle prise de conscience qu’il faut développer le secteur de l’agriculture pour nourrir les populations. Les 16 dirigeants qui se sont retrouvés à Dakar, jeudi dernier, se sont engagés à mutualiser leurs efforts dans ce sens, en partant chacun de son expérience, ceci pour résoudre définitivement la question de la famine sur le continent.
Pierre Boubane
