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Lac Tchad : Boko Haram endeuille l’île de Bouka-Toullorom

Le mardi 22 novembre 2022, la secte Boko Haram a attaqué une position de l’Armée Nationale Tchadienne dans une île du Lac Tchad causant une dizaine de morts et des blessés parmi les forces de défense et de sécurité. Comment peut-on expliquer ce regain de tension après une relative accalmie ?

A travers un communiqué, la présidence de la République du Tchad informe l’opinion nationale et internationale qu’au petit matin du mardi 22 novembre, une unité des forces de défense et de sécurité, dépêché en précurseur pour installer le poste avancé de l’armée nationale tchadienne dans l’île de Bouka-Toullorom entre Ngouboua et Kaïga (Province du Lac Tchad), a été prise à partie par les éléments de la secte Boko Haram. Le communiqué fait état d’une dizaine de morts et des blessés.

Cette énième attaque surprise vient confirmer la présence encore active de la nébuleuse Boko Haram dans le Bassin du Lac Tchad, mais aussi donner raison au Président de Transition qui a vu ce danger venir, justifiant ainsi sa descente, il y a une semaine, à Baga-Sola pour galvaniser les troupes et réorganiser le dispositif, relève le communiqué.

Dans la journée le Président de Transition, le Général Mahamat Idriss Déby était au chevet des blessés transférés à NDjaména.

Violente, cette attaque l’est, au regard du lourd bilan humain et matériel sus évoqué. Elle intervient après une période de trêve de deux ans après la mémorable attaque des insurgés dans la localité de Boma. En son temps, feu le Maréchal Idriss Déby Itno à la tête d’une expédition punitive dénommée « la colère de Boma » ratissé large, pourchassant les terroristes au-delà des frontières nationales.

Ironie du sort la présente incursion de la secte Boko Haram intervient dix jours après une visite du Président de Transition Mahamat Idriss Deby Itno, dans la zone. Tout en relativisant la capacité de nuisance de la nébuleuse, le Président de Transition avait promis l’envoi de 600 militaires pour sécuriser davantage la région du Lac Tchad.

En ciblant le poste avancé de l’armée nationale tchadienne dans l’île de Bouka-Toullorom, les terroristes font un pied de nez aux autorités de N’Djaména, démontrant ainsi qu’on a trop vite fait de les enterrer.

Les terroristes se sont fait oublier et pourraient avoir profité des récurrentes convulsions sociopolitiques internes que le pays a connues ces derniers temps et qui ont plus cristallisé l’attention des forces de défense et de sécurité.

Le mode opératoire des Boko Haram n’étant jamais frontal, il est plus que jamais utile pour les autorités tchadiennes et la population en général, de ne pas baisser la garde.

Frédéric Mbaïdedji

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