Au cours d’une conférence de presse animée le samedi 04 novembre dans un hôtel de N’Djaména, les responsables de la nouvelle compagnie Royal Airways ont annoncé le lancement de son exploitation à l’intérieur du pays. Cette nouvelle a diversement été accueillie par les Tchadiens pour bien des raisons.
Royal Airways se concentrera sur le transport des passagers avant de développer une aile cargo pour le transport de fret
Royal Airways a vu officiellement le jour le 24 juillet 2023 après l’obtention du certificat de transport aérien CTA. C’est une compagnie Tchadienne typiquement privée. L’initiative de Royal Airways vise à répondre aux besoins de transport aérien dans notre pays qui a vu d’autres compagnie disparaître sous nos yeux dont la dernière est Tchadia.
Les ambitions de cette nouvelle compagnie en 5 points
- Créer une compagnie aérienne dont le principal point d’attache sera l’Aéroport International Hassan Djamous de N’Djamena,
- Mettre l’accent sur les lignes intérieures du Tchad en priorité,
- Mettre en place un réseau qui servira de base à un coût d’exploitation efficace,
- Atteindre le succès à long terme en se concentrant sur la rentabilité et la croissance durables,
- La première étape de la stratégie consiste à se lancer sur le marché en commençant par les vols intérieurs du pays. Par la suite, la compagnie prévoit d’explorer la sous-région avant de s’étendre pour desservir les grands aéroports d’Afrique et du monde. On peut dire que cette nouvelle compagnie nourrit des ambitions régionales, voire continentales, Justine.
Les Tchadiens entre optimisme et pessimismes sur le futur de la compagnie
Les Tchadiens sont partagés entre optimisme et pessimisme. Les optimistes ont salué la naissance de cette compagnie, surtout que les prix des vols sont à la bourse des Tchadiens de la classe moyenne. Les prix varient entre 55 000 et 81 000 FCFA, selon la destination. Les pessimistes ont ri aux éclats à l’annonce de cette nouvelle. Des compagnies aériennes on en vue par le passé dans ce pays, disent-ils. Royal Airways finira comme les autres, c’est-à-dire elle disparaîtra dans 5, voire 10 ans comme Tchadia, prophétisent-ils. Sur sa page Facebook quelqu’un a, par exemple, écrit : « Je n’ai moi jamais eu le temps de prendre un vol d’une compagnie tchadienne un jour. Tu planifies et on te dit que l’avion a arrêté de voler parce que les gens ont volé tout l’argent. Donc je ne mets pas le cœur dessus. J’en reparle dans un an », ironise-t-il.
Faut-il rester optimiste malgré tout ?
La réponse est oui ! Et pour plusieurs raisons. La première, c’est le fait que c’est une initiative de Tchadiens. Pour développer un pays il faut mutualiser les efforts. Le secteur public et le secteur privé marchant ensemble, ils peuvent mettre le pays sur la voie de l’émergence. Le deuxième argument, c’est qu’il possible qu’un pays comme le nôtre décollent économiquement en développant le secteur aérien. Il y a des pays qui montrent l’exemple. C’est le cas de l’Ethiopie ! Entre 1984 et 1985 l’Ethiopie est frappé par une terrible sécheresse. La conséquence la plus en vue a été la famine. Mais l’Ethiopie a montré un incroyable esprit de résilience. Il s’est appuyé sur ce qui a constitué son atout : le tourisme. Il a développé le transport aérien avec sa puissante compagnie aérienne Ethiopian Airlines, créé en 1945. Si nous évoquons l’exemple de l’Ethiopie, c’est pour dire qu’il n’y a pas de fatalité. Notre pays le Tchad peut s’inscrire dans cette dynamique, en s’appuyant sur le secteur du transport aérien surtout que la situation géographie nous est favorable. Nous sommes au centre du continent. En plus, nous avons des sites touristiques qui peuvent être attrayants pour les touristes.
Pierre Boubane