N Djamena
La ville de Yaoundé au Cameroun abrite la 16ème réunion de l’équipe multidisciplinaire de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) en Afrique centrale. Cette rencontre réunit tant en présentielle que par vidéoconférence les décideurs politiques, les experts de la Fao, les bailleurs de fonds, la société civile et bien d’autres acteurs intervenant dans les domaines d’expertise variée notamment l’agriculture, la forêt, le pêche, l’élevage, environnement et nutrition, changement climatiques.
Pour cette 16ème réunion placée sous le thème « amélioration des systèmes alimentaires et renforcement de la résilience des populations vulnérables dans l’espace Ceeac », les acteurs doivent identifier des solutions innovantes devant répondre à la problématique de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale. Selon le rapport Sofi 2022, « plus de 29,1 %, soit environ 57 millions de personnes «sont en situation d’insécurité alimentaire» et plus de «2 millions de réfugiés recensés» dans la sous-région. Outre ces données, le rapport révèle un taux moyen d’analphabétisme de l’ordre de 65%. Cette réunion devrait, indique le coordinateur général de la Fao pour l’Afrique centrale Athman Mravill offrir l’opportunité «d’identifier les défis liés au développement des systèmes alimentaires résilients, et d’explorer les opportunités capables de promouvoir et de garantir la souveraineté alimentaire et nutritionnelle».
Le sous-directeur général et représentant régional de la Fao pour l’Afrique, se dit conscient des défis des pays de l’Afrique centrale et du Sahel tels que les changements climatiques, les maladies transfrontalières, les conflits prolongés, les dégradations des ressources naturelles etc. «Nous devons reconnaitre que les impacts de ces crises ont pesé sur les populations rurales» dont leurs capacités à s’adapter et à faire face «à ces chocs est très limitée, ce qui les rend très vulnérable. Ces vulnérabilités qui ont des conséquences considérables au niveau national, affectent la sécurité alimentaire, la nutrition, la croissance économique, la durabilité environnementale et la stabilité politique», précise Abebe Haile-Gabriel.
Pour le ministre camerounais de l’agriculture et du développement rural, l’Afrique centrale dispose d’un potentiel immense qui lui permet non seulement de se nourrir et d’éliminer la faim et l’insécurité alimentaire mais aussi de dévernir un acteur principal sur le marché international. « Ce potentiel est constitué des hommes et des femmes » mais aussi « des ressources naturelles que sont la terre et l’eau et un marché potentiel d’environ 300 millions de consommateurs », indique Gabriel Mbaïrobé. Fort de ce potentiel, ajoute-t-il, les pays de la sous-région se sont engagés depuis des décennies dans les reformes visant à transformer le secteur agricole afin «d’en faire un levier par excellence pour réaliser les objectifs tels que la sécurité et l’autosuffisance alimentaire, l’amélioration de niveau de vie et l’accroissement des revenus des producteurs, le développement des exportations».
Pendant 3 jours, les échanges prévus autour de la thématique permettront de donner à chaque représentant de pays, et ce selon son profil, l’occasion d’examiner l’existant et des solutions pérennes à adopter en d’optimiser son développement économique et développer des initiatives appropriées pour produire son alimentation de base et garantir son développement durable. Les réunions multidisciplinaires de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) sont un espace d’échange de bonnes pratiques, des leçons apprises ainsi que des réflexions sur des thématiques prioritaires pour arrimer le travail de l’organisation aux besoins et attentes des pays. Ce sont aussi des moments uniques de partager des réalisations de la Fao avec ses partenaires et convenir des priorités, stratégies et options futures pour mieux cibler les attentes et besoins des pays membres.
Stanyslas Asnan
