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La paix est surtout un comportement !

Selon un proverbe attribué au premier président de la République de Côte d’Ivoire : « La paix n’est pas un vain mot. C’est un comportement ». Pierre Boubane, quel rapport faites-vous entre les paroles de ce proverbe et la journée du 28 novembre sur laquelle vous revenez dans votre chronique ?

Vous l’avez rappelé, cette citation de Félix Houphouët Bobigny : « La paix n’est pas un vain mot. C’est un comportement ». Les ivoiriens s’y réfèrent régulièrement et avec fierté, d’ailleurs. Un des rares proverbes à faire le lien entre la Paix et les comportements. Il est classé sous le thème de l’éducation, puisque l’éducation à la paix se doit de travailler les comportements et les attitudes, y compris en situations de violence, comme celles que nous avons connues dans notre pays.

Pour marquer la journée du 28 novembre, le président de transition s’est acquitté de son devoir. Il a souhaité bonne fête à ses compatriotes. « En ce jour de célébration de la République, je tiens à souhaiter bonne fête à tous les Tchadiens. Vivement que cette journée du 28 novembre soit un moment de recueillement, de prière et d’introspection pour le renforcement de la paix et de l’unité nationale », a écrit le Général Mahamat Idriss Déby Itno, président de la République, Chef de l’Etat. Un autre homme politique a, lui, promis l’arrivée d’un autre Tchad. Celui, dit-il, de la République, chose de tous. Alors seulement, la date du 28 aura un sens, a-t-il conclu. Nous pourrions continuer à nous référer aux publications qui ont invité à la paix, témoignant ainsi que le désir de paix dans la cité, est la chose la mieux partagée. Mais pourquoi les actes en sa faveur ne suivent-ils pas ?

Le 28 novembre de cette année, date anniversaire de la proclamation de la République mais aussi journée décrétée de prière pour la paix au Tchad, n’a pas tenu sa promesse. Catholiques et protestants ont boycotté le rendez-vous. Or, saisir cette date pour afficher l’unité de la Nation aurait été un message très fort envoyé à tous les Tchadiens en quête de paix. Beau, aurait été leur comportement et surtout symbolique, après les évènements du 20 octobre et les conséquences que nous vivons. Hélas ! Les leaders religieux catholiques et une frange de l’Eglise protestante ont préféré se replier sur leurs paroisses et église où ils ont prié, bien sûr, pour le Tchad. Aucun doute là-dessus.

Comment comprendre leur attitude ? Autant nous regrettons le rendez-vous manqué du 28 novembre, autant il faut aussi chercher à connaître les raisons pour lesquelles la prière commune a été boycottée par ces communautés. A lire les communiqués des uns et des autres, on a senti des déceptions qui ne datent pas de cette année. En effet, lorsque les uns s’emploient, avec conviction, pour la promotion des valeurs de la paix, d’autres manquent de sincérité dans leur démarche. Leurs comportements les accusent. Il y a comme un langage de duplicité. Du coup, de la déception on est passé et même arrivé à la méfiance. Dépités par ce comportement, l’on se résigne et on se replie sur soi. Et pourtant, qui l’ignore ? Pour bâtir la paix sociale il faut être à plusieurs.

Nous arrivons à la conclusion selon laquelle, au sein de la communauté nationale, il y en a qui ne sont pas sincères et vrais. Au demeurant, chacun doit tirer une leçon de ce rendez-vous manqué. Le gouvernement doit se sentir interpellé par l’attitude des religieux qui ont boycotté la prière œcuménique. Les leaders religieux, eux, doivent continuer à prêcher la culture de la paix avec l’espoir d’un changement de comportements chez les citoyens.

Pierre Boubane

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Par : Boutros

Par : Boutros

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