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La Maison Blanche annonce l’exclusion du Burkina de l’AGOA

Le gouvernement américain annonce l’exclusion du Burkina Faso du programme AGOA, l’African Growth and Opportunity Act. Un programme qui lie l’Amérique aux pays africains sur le plan du commerce. Quel impact aura cette mesure sur le Burkina Faso ?

La décision devrait entrer en vigueur le 1er Janvier 2023. Joe Biden, le président des États-Unis explique dans la lettre envoyée au Congrès américain qu’il a pris cette décision parce que « le gouvernement du Burkina Faso n’a pas fait des progrès continus en vue d’établir le respect de l’État de droit et du pluralisme politique ». Or, ces conditions, indique-t-il, sont nécessaires dans le cadre du programme AGOA. Quel impact aura cette mesure sur le Burkina Faso ?

L’AGOA est une loi adoptée en mai 2000 par le Congrès américain et signée par le président Bill Clinton. La loi permet aux pays de l’Afrique Subsaharienne d’exporter leurs produits sur le marché américain sans droit de douanes. La loi vise ainsi à promouvoir le commerce et les investissements entre les Etats-Unis et l’Afrique subsaharienne en accordant aux pays admis un accès exceptionnel au marché américain. Le Burkina perdra ce privilège si jamais le gouvernement américain ne change pas d’avis. Mais quel impact pour un pays qui n’a pratiquement pas grand-chose à vendre aux Américains ? Les conséquences d’une telle mesure peuvent être ailleurs. Car tout est lié, ou tout peut être lié dans le domaine des relations internationales. Les Américains peuvent décider d’isoler diplomatiquement le Burkina qui est accusé, à tort ou à raison, de vouloir renforcer sa coopération notamment militaire avec la Russie. Une nouvelle qui peut ne pas plaire à la Maison Blanche. On peut s’attendre que le pays des hommes intègres ne soit pas invité à prendre part, en décembre prochain, au sommet Amérique-Afrique, à Washington.

La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a, pourtant, émis un avis favorable sur le processus de la transition au Burkina Faso. Car, après le deuxième coup d’Etat, le nouveau dirigeant, Ibrahim Traoré a rassuré ses homologues ouest-africains que le calendrier de la transition, conclu par son prédécesseur avec l’instance sous-régionale, à savoir la CEDEAO, sera respecté. En voulant exclure le Burkina de l’AGOA, le gouvernement américain ne semble donc pas être convaincu par l’évolution de ladite transition.

Suite à tout ceci, on attend la réaction officielle de Ouagadougou. Le président Ibrahim Traoré est en visite, depuis  mercredi 2 novembre, à Bamako au Mali. Selon des sources, il devrait s’entretenir avec son homologue malien Assimi Goïta sur des questions sécuritaires, notamment la lutte contre le terrorisme. D’autres sources spéculent également que ces deux hommes en treillis évoqueront la coopération stratégique avec Moscou. C’est une demande de plus en plus croissante exprimée dans la rue par les Burkinabè.

Pierre Boubane

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Par : Boutros

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