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La Foc peut-elle faire l’exception ?

Plusieurs partis politiques de l’opposition ont annoncé ce lundi former une coalition dénommée Fédération de l’opposition crédible (Foc) pour « donner un nouveau souffle à la lutte politique au Tchad ». Mais après l’échec des différents regroupements de l’opposition, la Foc peut-elle offrir mieux que les autres partis ?

Au moins huit partis politiques dits « crédibles » se sont réunis autour des « valeurs de crédibilité politique, de l’honnêteté et de la sincérité de l’engagement pour le changement démocratique, de la préservation de l’intérêt supérieur de la nation au dessus de tous les calculs politiciens » pour disent-ils, « donner un nouveau souffle à la lutte politique au Tchad ». Pour ces partis, le « paysage politique » du Tchad est « infecté par les manipulations, les manœuvres dilatoires, les infiltrations et les achats de conscience du régime ».

Son coordinateur Yaya Dillo Bétchi estime que « la prolifération des tendances politiques et la lutte de positionnement pour le partage des gâteaux a rendu difficile l’unité d’action des opposants sincères engagés pour le changement démocratique au Tchad ». Un vœu pieux pour ces partis dits de « l’opposition crédible ». Mais loin de jeter l’anathème sur cette nouvelle coalition qui vient à peine de faire ses premiers pas, l’échec de derniers regroupements des partis politiques de l’opposition n’augure rien de bon.

Dans sa jeune histoire politique, le Tchad nous a habitués à ces cas de rassemblements des partis de l’opposition. « Regroupement », « alliance », « plateforme » ou « Coalition » pour ne citer que ces cas les plus récents. Même si les dénominations ne sont pas les mêmes, les résultats eux, sont les mêmes ou presque : crise de leadership, guéguerres autour de l’intérêt, achat de conscience, revirement ou dénonciation calomnieuse et que sait-on encore.

Le nouveau-né des regroupements des partis de l’opposition politique au Tchad pourrait-il offrir un autre plat aux Tchadiens que celui auquel ils sont habitués jusque-là? L’« Alternance 21 » et l’« Alliance Victoire » pour la candidature unique à la présidentielle d’avril 2021 constituent la preuve de l’échec de cette tentative de faire front commun au sein de l’opposition. S’agit-il enfin d’un mariage de raison ou toujours d’intérêts comme à l’accoutumée ? Une chose est sûre, en prenant la tête de la Fédération de l’opposition crédible (Foc), le coordinateur Yaya Dillo Bétchi aura sans doute en tête les démêlés au sein du Front national pour le changement (Fnc).

Pour certains, rien que les têtes des leaders de cette nouvelle coalition n’augurent rien de bon. « Je peux bien me tromper mais Yaya Dillo du Parti socialiste sans frontière (Psf) et Natoï-Allah Ringar du Parti des intellectuels socialistes tchadiens pour l’évolution(Piste) sont deux extrémités opposées. C’est possible qu’ils parlent le même langage aujourd’hui mais je doute fort du lendemain. Mêmes les auteurs ne m’inspirent pas confiance mais l’histoire nous dira si ces partis vont peser ou seront emportés par l’intérêt politicien», commente un observateur politique.

Stanyslas Asnan

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Frédéric Mbaidedji

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